L'enquête menée au sein de la FIFA a révélé que le Maroc aurait tenté d'acheter une voix pour contrer la candidature française pour l'organisation de la Coupe du Monde 1988. Quelques années plus tard, le royaume aurait été victime d'une corruption orchestrée par l'Afrique qui a payé 10 millions de dollars pour faire déjouer la candidature marocaine. Détails. Alors que l'enquête menée au sein de la FIFA risque de faire tomber plusieurs responsables de l'instance internationale du football, certains pays sont aussi mis en cause pour leur tentative de corruption. Le Maroc n'échappe pas à cette chasse aux corrompus et corrupteurs. Selon les premiers détails des investigations publiés par la justice américaine, le royaume aurait tenté d'acheter une voix pour l'organisation de la Coupe du Monde 1988. Il aurait voulu mettre à mal la candidature française d'après les révélations obtenues de Jack Warner, l'ex secrétaire général de la CONCACAF (Confédération de Football de l'Amérique du Nord et des Caraïbes) et ancien vice-président de la FIFA, mis en cause dans ce gros scandale. Warner, dénommé le «Conspirateur n°1», aurait voyagé au Maroc avec l'ex président de la CONCACAF Chuck Blazer pour recevoir des pots de vin avant l'attribution du mondial 1988. Les deux auraient même rencontré des responsables marocains membres du comité d'organisation de la coupe du monde. «Au Maroc, Blazer était présent quand un représentant du comité de la candidature marocaine a offert un pot de vin au conspirateur # 1 (Jack Warner) en échange de l'accord du co-conspirateur #1 de mettre son bulletin secret au sein du comité exécutif de la FIFA pour que le Maroc organise la Coupe du Monde 1998», note le rapport du FBI. «Le conspirateur a accepté l'offre» du Maroc, ajoute le document. De coupable à victime Selon le rapport, les deux responsables auraient continué à avoir des contacts téléphoniques avec les membres du comité d'organisation marocain «pour déterminer quand le paiement sera effectué». Mais si Maroc est cité dans ce scandale comme un pays corrupteur, il a été aussi victime pour l'organisation d'une autre Coupe du Monde : celle de 2010 en Afrique du Sud. En effet, révèle le rapport, le royaume voulait payer un million de dollar pour obtenir le vote des membres des Caraïbes. En 2004, lors d'un autre voyage au Maroc, Warner se serait vu proposer un million de dollar pour voter pour le royaume, mais il a appris que l'Afrique du Sud proposait nettement mieux (10 millions de dollars) à l'Union caribéenne de football. Selon l'enquête, Warner aurait accepté l'offre sud-africaine et aurait détourné une partie de l'argent à des fins personnelles. Les versements ont été effectués en 2008 en trois tranches de 616.000 dollars, 1.6 million de dollars et 7.784.000 dollars de la Suisse vers un compte de Bank of America, indique le document. Dans ce scandale, le rapport note que Warner et sa famille avaient noué beaucoup de relations avec des responsables sud-africains. D'autres conspirateurs sont aussi cités dans l'attribution du mondial à l'Afrique du Sud : les numéros 14, 15, 16 et 17. Etonnamment, l'enquête ne révèle pas de détails sur l'attribution de la Coupe du Monde 1994 organisée au Etats-Unis et où le Maroc avait été candidat. Quoiqu'il en soit, ces révélations risquent de ternir l'image du Maroc qui a déjà échoué à plusieurs reprises à organiser la plus importante compétition de la FIFA (1994, 1988, 2006 et 2010). Si en 1998 le Maroc a perdu contre la France par 12 voix à 7, le vote a été beaucoup plus serré face à l'Afrique du Sud (14 voix à 10).