Près de deux mois après des déclarations sur les Berbères jugées «racistes», qui avaient suscité un tollé en Belgique, le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever, se défend. Il affirme avoir seulement repris les propos des diplomates marocains. Explications. «Nous avons énormément de difficultés à organiser la mobilité sociale dans la communauté berbère d'Anvers, qui représente 80% de la communauté marocaine de la ville. C'est une communauté très fermée, qui éprouve une grande méfiance envers l'autorité, au sein de laquelle l'islam est très peu organisé, et qui est très sensible aux thèses salafistes, à la radicalisation», déclarait le président du parti nationaliste flamand (N-VA) et bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever, alors invité à la VRT. Il s'exprimait sur la radicalisation en Belgique, estimant que le gouvernement a – ces dix dernières années - «autorisé (à venir) la mauvaise sorte de migrants en masse», sans mener une bonne politique d'intégration. «Ces sont les représentants de l'autorité marocaine qui me le disent» Ses propos avaient choqué. Sur Twitter, les internautes dénonçaient vigoureusement des déclarations «racistes», lançant le hashtag #JeSuisBerbere. Plusieurs médias avaient publié des éditos à ce sujet, quand la RTBF évoquaient des «propos flirtant avec la xénophobie». Ce que le bourgmestre d'Anvers réfute en bloc près de deux mois plus tard. Dans une interview accordée à Maghreb TV, il s'explique : «s'il y a une chose que je ne suis pas, c'est raciste». Bart De Wever assure que ce qu'il dit des Berbères lui vient des diplomates marocains. «Je parle avec beaucoup de représentants de l'autorité marocaine. Ils me disent: "Prenez garde, ne croyez pas que les Berbères vont facilement vous faire confiance. Ils sont très refermés sur leur communauté et leur histoire leur a appris à se méfier de l'autorité», affirme-t-il, d'après la traduction faite par les médias belges. Et d'ajouter : «je constate que lorsque je répète les propos que ces gens me tiennent, les Marocains sont très fâchés». «Les jeunes Marocains gaspillent leur talent» Le leader nationaliste flamand assure qu'il est pour sa part témoin de faits peu encourageant. «Je vois beaucoup trop souvent que le trafic de drogue est aux mains de jeunes Marocains. C'est dommage parce qu'ils se détruisent, eux et leur famille», a-t-il affirmé, soulignant que les communautés ne doivent pas ainsi «gaspiller» leur talent. Le président de la N-VA dit ne pas partager le raisonnement selon lequel, le problème de l'enrôlement jihadiste en Belgique viendrait de l'islam. «L'islam doit [plutôt] être une partie de la solution. […]Il y a des politiques qui veulent fermer toutes les mosquées où il y a un Coran. Ce n'est pas mon cas», assure-t-il, estimant que ces lieux de prière et d'enseignement musulman «peuvent être des clés» pour «garder les gens sur le droit chemin», en raison de leur rôle à la fois religieux et social. Pour finir, le bourgmestre d'Anvers pense que les imams de Belgique ont besoin d'être bien formés et que cela serait «positif pour tout le monde». Ces éclaircissements interviennent trois semaines après le lancement d'une campagne contre le racisme par une association belge. Bart De Wever n'était pas particulièrement visé, mais l'Organisation milite pour mettre fin aux déclarations qui nourrissent le racisme, souvent tenues par les politiques notamment.