La condamnation de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi à la peine capitale embarrasse le PJD et sa matrice le MUR. Tous les deux n'ont pour l'instant pas fait le moindre commentaire. Seul le bras estudiantin du parti a dénoncé la sentence. De son côté, Al Adl wal Ihssane a consacré des articles à cette condamnation mais jusqu'à présent elle n'a pas encore communiqué de position officielle. Mohamed Morsi, l'ancien président égyptien, a été condamné à la peine capitale samedi 16 mai. Du côté du Maroc, ce verdict n'a pas soulevé de vives réactions dans les rangs du PJD comme on aurait pu s'y attendre. Nous sommes loin de la marche organisée à Rabat par la Lampe, avec à sa tête l'épouse du chef du gouvernement, pour protester contre la répression sanglante d'une manifestation des partisans des Frères musulmans au Caire en août 2013. Les médias du parti également distants avec les alliés d'hier Deux ans plus tard, la donne a complétement changé. Le secrétariat général du PJD et sa matrice, le Mouvement unicité et réforme, observent un silence absolu. Seule Attajdid Attolabi, la section estudiantine du parti, a modérément condamné la sentence contre Morsi mais sans pour autant appeler à des manifestations de solidarité avec le premier président démocratiquement élu en Egypte. Cette distance à l'égard des alliés d'hier s'est traduite également par la couverture consacrée à ce dossier par les médias du PJD et du MUR. Pour meubler le vide, causé par l'absence d'une position officielle des «frères de Benkirane» le site web de la formation a trouvé la parade idéale. Il a diffusé la réaction des Palestiniens du Hamas et du président turc Erdogan, condamnant fermement le verdict. Le site web du MUR a utilisé à la même stratégie mais tout en y apportant une touche particulière. Il a également publié des communiqués de Human Rights Watch, du Département d'Etat américain, de l'Union Européenne et d'une ONG marocaine des droits de l'Homme. Al Adl wal Ihssane a réagi par des articles Jusqu'à présent AWI n'a pas encore communiqué de position fustigeant la condamnation à la peine de mort de Mohamed Morsi. Toutefois, le mouvement du tandem Abbadi-Arsalane, a réservé des articles au ton très critique à l'égard de la justice égyptienne accusée d'être «à la solde des putschistes». Mais la réaction officielle de la Jamaâ ne devrait surement pas tardée. Contrairement au PJD qui a été contraint de modifier sa position de principe hostile au régime d'Al Sissi, Al Adl wal Ihssane a toujours exprimé son rejet de la destitution, en juin 2013, de Morsi par l'armée. D'ailleurs, l'association qualifie encore Morsi de «président légitime de l'Egypte». Par ailleurs en pleine mobilisation d'une partie de la société civile contre le projet de visite de Shimon Pérès au royaume, AWI avait appelé, dans un communiqué, l'Etat marocain à refuser d'accueillir aussi Abdelfattah Al Sissi.