Alors que les départementales ont à peine commencé, une élue franco-marocaine est la cible d'un journal de gauche. Attaquée sur son parcours politique, son action associative et son origine, elle dénonce l'usage de «stratégies xénophobes du FN» à des fins électoralistes. Détails. C'est certainement la dernière chose à laquelle s'attendait Wahiba Zedouti. La vice-présidente de Cap Sud MRE et deuxième adjointe au maire aux Finances et Marché publics de Saint-Ouen, en Seine Saint-Deins, a eu droit à quelques lignes dans l'édition de mars du journal de Front de Gauche. Stratégies xénophobes du FN «Tout cela est faux», clame Wahiba Zedouti. Dans une réponse officielle parvenue à notre rédaction, Mme Zedouti dénonce des «attaques diffamatoires envers sa personne et son pays d'origine». Déçue, elle dénonce également l'usage par le journal de gauche de «clichés stigmatisants, à l'image des attaques racistes du FN sur Najat Vallaud-Belkacem». «Je n'ai jamais appartenu à un parti politique. Mon seul engagement politique a été auprès de Dominique De Villepin, mais je n'avais pas intégré l'UMP. Si vous me demandez une carte, je n'en ai pas. Je n'ai jamais eu la carte de l'UMP et je ne l'aurai jamais, car je suis plutôt centriste», explique l'élue à Yabiladi, ajoutant qu'elle n'est actuellement que «membre de la société civile, tout simplement». Elle explique également que son engagement au sein de l'Association des élus de la diversité de tous bords politiques (ANELD) à attirer des investissements qataris dans les banlieues est basé sur le modèle anglo-saxon «business angel» et vise à répondre aux besoins de cette catégorie de la population. «Pas question de jeter l'opprobre sur le pays dont je suis issue» Wahiba Zedouti est d'autant plus choquée que le journal d'extrême-gauche ne s'en tient à sa vie d'élue mais s'attaque à son identité «française», ainsi qu'à ses origines. Elle refuse que l'on s'en prenne à Cap Sud MRE qui œuvre pour que cesse «la discrimination sociale et fiscale» dont sont victimes les chibanis marocains. De plus «en tant que française d'origine marocaine je ne peux accepter que pour des raisons purement politiciennes soit jeté l'opprobre sur le pays dont je suis issue. Je ne pourrai jamais accepter que la probité de la France soit remise en cause et c'est à ce titre que je ne peux admettre cette attaque injustifiée et injustifiable envers mon pays d'origine et ami de la France, le Maroc», affirme l'élue soulignant que «c'est scandaleux de s'en prendre comme ça à un pays». De nombreux Français d'origine marocaine ont été aussi choqués qu'elle. D'ailleurs certains le lui ont fait savoir. «J'ai eu beaucoup de soutien de politiques et parlementaires au Maroc et en France. Ce matin même j'ai reçu des messages du Maroc», confie-t-elle. Pour l'instant, elle n'a pas encore envisagé une action en justice, mais cette démarche n'est pas exclue. «J'attends, je ne suis pas la seule visée par ces attaques. Je verrai avec les autres s'il y a lieu de porter cette affaire en justice», confie-t-elle.