Après de longs mois d'attente et de persévérance, des élus locaux d'origine marocaine vont enfin rencontrer le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, et plusieurs membres de partis politiques marocains afin de leur demander de mieux prendre en considération les attentes de la diaspora marocaine vis-à-vis du Maroc. Rencontrer le gouvernement marocain, ils l'attendaient depuis bien longtemps. «Ils» se sont des élus locaux français d'origine marocaine appartenant à l'association l'Association Nationale des Elus Locaux pour la Diversité (ANELD) qui arrivent dès demain, samedi 14 juillet, au Maroc. Sur invitation du Premier ministre Abdelilah Benkirane, ils vont rencontrer plusieurs membres du gouvernement et de partis politiques. Chapeautée par l'association Cap Sud MRE, cette visite durera jusqu'au mardi 17 juillet. Au programme : participation demain à la plénière du PJD, rencontre avec les groupes parlementaires, lundi et avec le Premier ministre mardi. «Ces élus locaux de la République sont des gens de terrain qui sont proches de leurs électeurs issus de communes à forte composante marocaine comme Mantes-la-Jolie, Saint Ouen ou les Mureaux. Ils sont légitimes car ils connaissent bien les problématiques des MRE», explique Salem Fkire, président de Cap Sud MRE. «La grande question que l'on se pose actuellement est : quand allons-nous avoir des élus MRE au sein des institutions stratégiques marocaines pour prendre à bras le corps les problèmes vécus par les MRE ?», s'interroge-t-il. Création d'un guichet unique au ministère de la Justice Ainsi cette délégation compte bien présenter à ses interlocuteurs les problématiques que rencontrent dans leur quotidien les MRE : les prix élevés du transport pour rentrer au Maroc, le droit de vote à l'étranger, ou encore le manque de participation à la vie politique marocaine. En plus de soulever les problèmes, cette délégation amène des propositions et des solutions. «Ce que l'on propose, notamment, est la création d'un guichet unique au sein du ministère de la Justice pour gérer les affaires judiciaires des MRE n'ayant pas toujours le temps de s'en occuper lorsqu'ils viennent au Maroc», explique-t-il. «Attention, on ne demande pas à avoir des privilèges par rapport aux autres Marocains ! Mais ce qu'on demande est que la terminologie du mot MRE soit assimilée et que l'on puisse prendre en compte qu'on est, certes, des Marocains mais que notre particularité est de vivre hors du Maroc et que l'on ne peut pas agir comme les autres Marocains», lance Salem Fkire. Cette délégation n'hésitera pas, également, à tirer la sonnette d'alarme sur la rupture risquant de se produire entre les 2e, 3e et 4e générations de MRE qui pourraient, faute de savoir comment gérer ces problématiques, se détourner du Maroc, surtout en cette période de crise que traversent actuellement les pays d'accueil.