Après les récentes informations sur la structure de la liste nationale, Cap sud MRE, un groupement qui se compose de quelques 45 associations de MRE militant pour une représentation parlementaire des Marocains Résidents à l'étranger, a publié un communiqué qui en dit long sur le sentiment de désillusion qui s'est emparé d'eux. Détails. AlBayane : C'est un communiqué au ton particulièrement désabusé que vous venez de publier là, à l'annonce que le projet de liste nationale va être présenté en Conseil des ministres et que vous n'en faites pas partie. Quel sentiment avez-vous de cette issue ? Fkire Salem : Plus que de la frustration, un intolérable sentiment d'injustice et d'exclusion. Nous autres MRE, nous ne comprenons pas qu'après nous avoir considérés comme des citoyens marocains de plein droit, en particulier à l'occasion de la campagne du référendum en Europe où nous avons été sollicités plus souvent qu'à notre tour, on nous dénie aujourd'hui le droit d'élire et d'être éligibles comme est en droit de revendiquer tout citoyen marocain.. J'espère que ceux qui n'ont pas voulu prêter oreille à notre voix, savent ce qu'ils font. J'espère qu'ils se font une juste appréciation de ce “deux poids-deux mesures” et de l'effet boomerang qu'il peut engendrer. Certaines associations de MRE envisagent d'enclencher des actions en justice pour faire triompher leurs droits de représentation. Cela ne vous tente pas ? D'autant moins que certains envisagent également de solliciter l'arbitrage de Sa Majesté le Roi. Nous, à l'association Cap Sud MRE, nous pensons que dès lors que sa Majesté le Roi s'est prononcé sur cette question dans son discours du 20 août, il n'y a pas lieu d'y revenir. D'ailleurs le texte de la nouvelle Constitution est lui aussi très clair à ce sujet ; alors appliquons tout simplement les articles 16, 17 et 18. C'est perdu alors ? Je n'en ai pas encore la conviction, la stratégie adoptée par CAP SUD MRE étant de continuer à présenter nos revendications aux différents partis politiques, lesquelles propositions imposent une représentativité des MRE par les MRE au sein des 2 chambres. Je veux croire aux politiques de mon pays car il leur sera indispensable d'entendre notre composante et de ne pas nous considérer seulement comme des souscripteurs mais des prescripteurs impliqués, ce que les politiques de nos pays d'accueil ont, eux, bien compris ! Donc vous continuez, et tout n'est pas perdu. Non ? Vous avez raison. Nous allons tirer les conséquences qui s'imposent après cette exclusion. Mais notre mobilisation continue auprès des autres partis. L e 14 août c'était le PPS, demain le PJD et la signature de la convention d'engagement avec Abdelilah Benkirane. J'ai rencontré d'une manière informelle Salaheddine Mezouar du RNI qui s'est montré très réceptif, et j'en attends un rendez-vous dans les prochains jours. Il en est de même pour M'Hand Laensar du MP. J'aime à répéter que CAP SUD MRE est apolitique mais veut influencer les politiques. J'ai malheureusement constaté que nos dirigeants ne nous connaissent vraiment pas et ne se rendent pas compte du mal qu'ils feront en occultant nos droits constitutionnalisés. Attention aux conséquences néfastes que cela pourra engendrer sur l'image d'ouverture et d'engagement du nouveau Maroc que prône notre gouvernement vers l'étranger. Nous ? C'est quelle représentativité exactement ? Comme je le dis souvent : je ne sais pas. Je ne sais pas exactement combien sont derrière les 45 associations que nous regroupons. Mais, de toute façon, CAP SUD MRE n'a pas la prétention d'être le seul représentant des MRE, mais par sa composition, elle est la plus représentative, et c'est ça le plus important…..