Ils ont été arrêtés jeudi dernier au port de Montréal dans un porte-conteneurs en provenance de Casablanca. Après l'audition des immigrants illégaux, la Commission canadienne de l'immigration et du statut du réfugié peine encore à prendre une décision définitive. Ne pouvant pas les expulser ni leur accorder l'asile, les autorités canadiennes les maintiennent en détention provisoire, en comptant sur leurs homologues du Maroc pour leur envoyer des pièces justifiant de la marocanité des neufs immigrants. La semaine dernière, nous faisions état de l'arrestation de neuf immigrants clandestins marocains au Canada. Ils devaient être entendus par les services de l'immigration canadiennes pour connaitre le sort qui allait leur être réservé : l'asile ou l'expulsion. A l'issue de leur audition, sept d'entre eux ont demandé l'asile. Quant aux deux autres, victimes, semble t-il d'une mauvaise traduction lors de l'interrogatoire, ils auraient laissé entendre ne pas préférer cet asile, avant de revenir sur leurs propos. Aujourd'hui, ils disent préférer «mourir» au Canada que de revenir au Maroc. C'est notamment le cas de Rachid M'Sadek, qui avertit déjà que si le statut de refugié lui est refusé, il tenterait une nouvelle immigration vers n'importe quelle destination. Mais logiquement, tous risquent le rapatriement. En effet, les difficultés économiques qu'ils invoquent comme motif de leur émigration ne sont pas prévues par la convention de Genève pour l'attribution du statut de réfugié. Comme l'a rappelé d'ailleurs dans The Gazette, Robert Gervais, agent de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Toutefois, les autorités canadiennes semblent être dans une situation assez inconfortable. Il leur est impossible, comme nous l'évoquions la semaine dernière, de les expulser sans preuve légale sur leur origine. Car les neufs individus ne portaient pas sur eux leurs pièces d'identité. De même, leur accorder l'asile serait non seulement synonyme d'encouragement pour ce genre d'immigration, mais aussi violer les dispositions des textes sur la question. Pour le moment, ces Marocains devront encore poursuivre leur séjour carcéral préventif, avant une nouvelle audition la semaine prochaine. A moins que les autorités marocaines ne décident enfin d'envoyer leurs pièces d'identification à leurs homologues canadiens et accélérer le retour au bled de ces neufs aventuriers de l'Atlantique.