Eté 2008, l'ancien médiateur onusien au Sahara occidental, le Néerlandais Peter Van Walsum rejetait l'option de l'indépendance de ce territoire. Février 2015, son successeur serait du même avis. Ross aurait proposé au polisariens l'autonomie ou la fédération. Est-ce un nouveau rebondissement dans l'approche des Nations Unies vis-à-vis de la question du Sahara occidental ? Des sources nous confient que durant les trois jours que Christopher Ross a passés, la semaine dernière dans les camps de Tindouf, il était porteur d'une proposition à la direction du Polisario : l'autonomie ou la fédération. Un revirement que le diplomate américain a justifié par la longue durée du conflit et les menaces d'instabilité qui guette la région maghrébine. L'Envoyé personnel de Ban Ki-moon a, ainsi, rejeté l'option de l'indépendance, si chère à l'Algérie et au Front. Même les chioukhs des tribus étaient du voyage Les mêmes sources affirment que le diplomate américain paraissait très sérieux dans son offre, contraignant Mohamed Abdelaziz et les siens à effectuer dans l'urgence, un déplacement à Alger. Une fois n'est pas coutume, le chef du Polisario ne s'est pas contenté d'amener avec lui ses proches collaborateurs, dans la capitale algérienne, mais également les chioukhs des tribus. La dernière fois que les notables ont participé à une telle réunion «au sommet» remonte à septembre 1991, à l'occasion de la préparation de la conclusion du cessez-le-feu avec le Maroc, indiquent les mêmes sources. Pour leurs parts, les responsables du voisin de l'Est ont répondu aux inquiétudes des polisariens en envoyant le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires étrangères, Ratmane Lamamra à la rencontre de l'imposante délégation sahraouie. Celle-ci a également rencontré l'inamovible patron de la DRS, le général Mohamed Médiene, mais cette fois loin des caméras. Une contre-attaque se prépare ? Pour le moment, les autorités algériennes préfèrent observer le silence. Néanmoins, dans les coulisses, elles ont commencé à mobiliser le Venezuela, en sa qualité de membre non permanent, pour prendre la tête du groupe des «amis du Polisario» qui réunit l'Angola et le Nigéria, trois Etats qui reconnaissent la «RASD», au sein du Conseil de sécurité. Par ailleurs, cette appréhension des Algériens et des polisariens s'est traduite, aujourd'hui, dans un article du quotidien Echourouk faisant état d'une possible «conspiration» maroco-française contre les intérêts du Front.