La tenue du prochain round de négociations indirectes entre le Maroc et le Polisario est sérieusement menacée. Le Front se rétracte et nie toute réunion de pourparlers de paix. Des pressions algériennes seraient à l'origine de cette volte-face. Les amis de Mohamed Abdelaziz font machine arrière. Le 1er janvier pourtant, Mohamed Kheddad, coordinateur avec la Minurso, annonçait dans des déclarations à la presse, en marge des travaux du 8ème congrès de la jeunesse du Front, la tenue durant ce mois-ci, probablement en Suède, d'un nouveau round de négociations indirectes entre le Polisario et le Maroc. Aujourd'hui, ce même Mohamed Kheddad se rétracte, assurant à l'agence SPS que son mouvement «nie catégoriquement toutes les informations relayées par les médias marocains et certains milieux sur une possible rencontre, dans un pays européen, entre le Front Polisario et le Maroc». Retour à la case départ donc. Mais cet excès de zèle de la part de Kheddad lui a valu d'être rabroué par le DRS, le service de renseignements algérien. Pressions algériennes La si brusque volte-face de Mohamed Kheddad est de nature à susciter des interrogations. Une source à Laâyoune, très proche de ce dossier, nous confie que «cette nouvelle position ne pourrait être que la conséquence immédiate de pressions algériennes sur le Front. Visiblement, le pouvoir à Alger n'a pas apprécié que l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies, Christopher Ross, appelle à des négociations indirectes et discrètes uniquement entre le Polisario et le royaume, sans la participation de représentants du voisin de l'Est». «Pour eux, toute mise à l'écart serait synonyme d'un sérieux camouflet», ajoute notre source. Pourtant, il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, affirmait sur un ton très diplomatique, lors d'un point de presse, que son pays n'aura à exprimer aucune objection au cas où Christopher Ross déciderait de se réunir, seulement, avec Polisario et le Maroc. Une position amplement contredite par les nouvelles déclarations de Mohamed Kheddad (un ressortissant mauritanien issu de la tribu des Rguibates de ce pays, ndlr). Il semblerait que la position de la direction du Front Polisario, comme celle du pouvoir politique algérien ait changé entre-temps. Voilà un autre indicateur attestant de l'influence déterminante du DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité), du général Mohamed Mediène dit Toufik, dans la prise des décisions se rapportant au dossier du Sahara occidental.