Les arrestations de migrants près de Nador ont repris aujourd'hui. Après Gourougou, les forces auxiliaires ont détruit d'autres campements sauvages des alentours de Nador, Selouane et Zegangan. Parmi tous les migrants arrêtés depuis mercredi se trouvent des demandeurs d'asile. L'opération exceptionnelle d'arrestations des migrants irréguliers vivant à Nador a repris aujourd'hui. Les arrestations concernent à présent d'autres campements sauvages aux alentours des villes de Nador, Selouane et Zegangan. L'association Asticud pour le développement et la culture a pu constater que les forces de l'ordre ont complètement ravagés et brulés deux camps et détruit sans le brûler un troisième. Avant-hier, mercredi 12 février, près de 1200 personnes avaient été arrêtées dans les campements de fortune de la forêt de Gourougou, identifiées, puis en partie ou en totalité embarqués en bus vers différentes villes du sud du pays disposant d'un aéroport. Ils y sont toujours. «On sait que les représentants des ambassades de pays subsahariens dont des ressortissants ont été arrêtés font le tour des villes où ils sont détenus. C'est la procédure classique avant tout rapatriement», note, une nouvelle fois, Stéphane Julinet, membre du Gadem et responsable du plaidoyer. Les autorités leur ont également distribué les formulaires des demandes de régularisation à remplir, alors que l'opération exceptionnelle a été clôturée officiellement mardi soir. 15 enfants et 8 demandeurs d'asile Après une journée de pause, les arrestations ont donc repris. «Des dizaines de migrants ont été arrêtés dans cette opération, et ainsi groupés au camp estival de Arekmane», indique l'association ; le même camp où ont d'abord été regroupés les migrants arrêtés à Gourougou, mercredi. L'association a relevé la présence de 15 enfants dans ce qui est de fait un camp d'arrêt, mais aussi de trois personnes qui disposeraient d'une carte de séjour et d'une dizaine d'autres affirmant être des demandeurs d'asile. «Pour notre part, nous avons pu identifier de façon certaine 8 demandeurs d'asile qui ont été arrêtés mercredi et qui se trouvent aujourd'hui à Errachidia et Tiznit», précise Marc Fawe, responsable des relations extérieures du HCR à Rabat. Aujourd'hui, ils ne sont reconnus en tant que tel que par le HCR. «Ils ne disposent d'aucune reconnaissance de l'Etat marocain», reconnaît Marc Fawe, mais «leur cas doit être étudié par la commission ad hoc du Bureau marocain des Réfugiés et des Apatrides. Nous avons l'accord de principe des autorités marocaines dans ce domaine», ajoute-il. Le HCR a contacté le CNDH pour faire valoir les droits des demandeurs d'asile. «Des arrestations ont également eut lieu près de Ceuta et à Tanger, mais elles n'ont, en nombre, aucun rapport à l'ampleur de l'opération sur Tanger ; c'est plutôt habituel», ajoute Stéphane Julinet.