Relayant des commentaires égyptiens accusant les Frères musulmans d'être derrière la crise avec Rabat, le PAM, USFP, Istiqlal et UC pointent du doigt la responsabilité du PJD. Quatre partis de l'opposition parlementaire s'invitent dans la crise entre Rabat et Le Caire. PAM, USFP, Istiqlal et UC dénoncent, dans un communiqué conjoint «la mauvaise instrumentalisation des médias» par certaines parties à des fins d' «empoisonner les relations et semer la zizanie et la "Fitna" entre le Maroc et l'Egypte». Ces formations se disent convaincues que le PJD est derrière toute cette escalade avec le régime d'Abdelfattah Al Sissi, au point d'accuser les «frères» de Benkirane d' «opportunisme et de partisanerie étriquée». Elles se permettent, également, de donner des leçons de patriotisme aux islamistes de la Lampe, les appelant à éviter les «surenchères politiciennes» et à «privilégier les intérêts de la nation» au détriment de celles du parti. Un soutien timoré à Al Sissi En dépit de ce ton très critique à l'égard de la direction du PJD, les secrétaires généraux du PAM, USFP, Istiqlal et UC se sont gardés de manifester un soutien direct et franc au président Al Sissi que la chaîne Al Oula qualifiait, il y a une semaine, de «leader des putschistes». Ils se sont contentés d'affirmer leurs «respect de la volonté du peuple égyptien dans ses choix et ses ambitions». Une réserve qui en dit long sur la connaissance des quatre chefs de partis sur les coulisses de la diffusion simultanée des deux fameux reportages. Hier, à l'occasion de la session des questions orales à la Chambre des représentants, une députée de l'USFP a interpellé le ministre sur la crise avec l'Egypte. Elle a au passage réitéré les accusations des quatre partis de l'opposition portées contre le PJD. La réponse du ministre fut brève : «Je n'interviens pas dans la ligne éditoriale des chaîne publiques». El Khalfi n'a aucun pouvoir sur les médias officiels En effet, les médias officiels échappent totalement au contrôle du ministre de la Communication. Mustapha El Khalfi est, au même titre que le reste des Marocains, un spectateur passif des programmes de 2M et Al Oula. S'il avait un quelconque pouvoir, il n'aurait pas protesté publiquement et au parlement, contre la diffusion de séries mexicaines et les tenues vestimentaires des participantes au festival du caftan 2014. Et malgré le bras de fer avec Samira Sitaïl, il n'a jamais pu l'éjecter de la chaîne de Ain Sebaâ. Bizarrement dans cette affaire, les députés et les conseillers n'ont pas demandé la comparution de Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie, pour donner des explications sur l'état des lieux des relations entre Rabat et le Caire.