Aujourd'hui s'est tenu un conseil de gouvernement très particulier. Le siège à droite de Benkirane, qui revenait d'habitude à Abdellah Baha, était occupé provisoirement par Salaheddine Mezouar. Des candidats PJDistes pourraient remplir le poste de Baha. Benkirane devrait choisir, avec la bénédiction du Palais, parmi ses plus fidèles un remplaçant au défunt. Allons-nous vers un léger remaniement ministériel suite au décès d'Abdellah Baha ? La question taraude une partie de la classe politique. Même si Benkirane, pour des considérations personnelles, pourrait décliner une telle proposition, les intérêts du PJD devraient en fin de compte prendre le dessus. Les hommes de confiance du chef du gouvernement, au sein de la Lampe, à même de remplir la fonction du ministre d'Etat ne sont pas nombreux. Un poste hautement sensible qui place son détenteur dans une meilleure position en vue d'assumer les fonctions de secrétaire général de la formation islamiste en 2016. Benkirane, pour rappel, ne peut briguer un troisième mandat à la tête du parti, puisque la limite dans les statuts internes du PJD est fixée à deux seulement. El Omari, El Amrani et Moâtassim émergent du lot Parmi le groupe des plus fidèles du secrétaire général du PJD figurent trois candidats. Il s'agit du député Slimane El Amrani, l'actuel adjoint de Benkirane au SG. C'est un homme très influent au sein de l'organigramme du PJD, connu pour son calme. Sa proximité avec le défunt Baha est un facteur qui joue en sa faveur. Il était le bras droit de Baha à la tête de la commission préparatoire des deux derniers congrès du PJD (2008 et 2012) qui ont, justement, porté Benkirane au secrétariat général de la Lampe. Abdelaziz El Omari, également député, a toute les chances de bénéficier d'une promotion. Ce quadragénaire a toujours bénéficié d'un soutien sans faille de la part de son mentor, Abdelilah Benkirane. D'ailleurs, c'est lui qui l'avait imposé à la tête de la section du PJD de Casablanca en 2008. A l'issue du 7ème congrès de la Lampe, El Omari a été promu directeur général du parti. Un poste qui lui confère le contrôle et le suivi de toutes les activités des sections. Jamaâ Moâtassim est le troisième candidat qui pourrait figurer sur la liste des ministrables. Depuis janvier 2012, il est le directeur d cabinet de Benkirane. A ce titre, il est parfaitement au courant de tous les dossiers du chef du gouvernement. Outre cet atout, Jamaâ, un ancien membre de la Chambre des conseillers et également ex-président de la commune de Salé Tabriquet, a une histoire particulière avec le SG du PJD. En 2010, il avait été emprisonné dans une sombre affaire d'abus de pouvoir, orchestrée selon les islamistes, par le PAM. Pour délivrer son «frère», Benkirane avait alors usé de tout son pouvoir pour dissuader le secrétariat général et la jeunesse du parti de prendre part à la première marche du Mouvement du 20 février. Moâtassim a été gracié et quelques jours plus tard, il était nommé par le roi Mohammed VI en tant que membre du Conseil économique et social.