Le Maroc a été le premier bénéficiaire des fonds pour le climat dans le monde au cours de la dernière décennie. C'est ce que révèle le nouveau rapport du think tank britannique Overseas Development Institute sur le financement climatique et ses retombées. De 2003 à 2013, dix pays seulement sur 135 se sont accaparés la moitié des 7,6 milliards de dollars alloués au financement climatique dans le monde, indique le nouveau rapport intitulé «Financement climatique : cela fait-il une différence ?». Il a été publié ce lundi par le think tank indépendant sur le développement international et les questions humanitaires Overseas Development Institute (ODI), basé à Londres. Avec 606,96 millions de dollars reçus au total, soit plus de 5,6 milliards de dirhams, le Maroc est le premier bénéficiaire au monde des fonds pour le climat, suivi du Mexique, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde, l'Indonésie, la Turquie, l'Ukraine, les Philippines, Thaïlande et le Chili. Les voisins maghrébins, à savoir la Tunisie et l'Algérie, sont respectivement 88ème et 97ème. Développer les ressources en énergie solaire Les pays reçoivent ces fonds sous forme de subvention ou de prêts concessionnels. Et une grande partie de cet argent a servi à atténuer les effets du changement climatique dans les pays bénéficiaires. Pour le cas du Maroc, les subventions n'ont représenté que 4% tandis que le reste a été accordé à titre de prêts. Au total 587,64 millions de dollars ont servi à atténuer les effets du changement climatique, soit 96,8% du montant global. Selon l'ODI, cette aide financière a été d'une grande utilité pour le royaume. «Entre autres résultats, les fonds ont permis au Maroc de développer ses ressources en énergie solaire», indique le think tank sans donner d'amples détails. Toutefois, l'institution salue le projet de la centrale solaire d'Ouarzazate qui a également bénéficié du soutien des fonds internationaux. Le sujet du climat est aujourd'hui de la plus haute importance pour les gouvernements à travers le monde, vu les effets du changement climatique sur l'ensemble de la planète. «Le rapport montre que les fonds climatiques ont innové en aidant les pays en développement à surmonter les problèmes liés au climat», a déclaré Kevin Watkins, directeur exécutif de l'ODI. Selon l'auteur du rapport, Smita Nakhooda, il faudrait que les pays utilisent leur financement de manière «efficace» afin de «gagner le soutien des pays pauvres qui ont le moins contribué au changement climatique, mais portent le poids de ses impacts». En fait, l'ODI souhaite un rééquilibrage de l'octroi des fonds, afin que tous les pays étant le plus dans le besoin puissent pleinement en bénéficier. Une lacune que l'institution espère voir comblée d'ici l'année prochaine, avec le déploiement d'un nouveau fonds vert pour le climat, qui a déjà recueilli près de 10 milliards de dollars en sept mois. Mais selon Kevin Watkins, «davantage de fonds doivent être levés pour s'attaquer à la menace grandissante des émissions de gaz à effet de serre et s'assurer que les pays pauvres supportent un nouvel accord climatique».