Le boycott commercial annoncé le jeudi 12 août par deux associations marocaines a eu ses premières conséquences sur la ville de Melilla. Ce boycott est le premier d'une longue série d'actions qui risquent de déstabiliser davantage l'économie de la ville, qui dépend déjà des échanges avec le Maroc. Au lendemain de l'entretien téléphonique entre les rois Mohammed VI et Juan Carlos, les tensions sur place ne se sont pas atténuées. Les associations «Terra de Nadie» ( Terre de personne) et le Comité national pour la libération de Ceuta et Melilla avaient annoncé un boycott des aliments et de tous les produits en provenance du Maroc et à destination des marchés de Melilla. Chose annoncée, chose faite. Jeudi 12 août, les marchés de l'enclave étaient vides. Le marché central qui est le plus grand de la ville s'est retrouvé désert. Causes: aucun produit n'a pu arriver à destination. Les militants des deux associations avec, selon l'agence de presse espagnole Atlas, l'aide des policiers marocains, ont bloqué le passage des camions de poissons, de fruits, de légumes...Le trafic à la frontière a été rétabli dans la journée, mais les dites associations ont promis plusieurs autres actions similaires. Ces évènements sont arrivés en réponse aux mauvais traitements ces dernières semaines, de plusieurs Marocains par la Guardia civil espagnole aux postes frontaliers de Sebta et Melilla. Les choses se sont accélérées quand les gardes frontières espagnols ont tabassé un Marocain pour des sardines. Ironie du sort, toute une ville est aujourd'hui, à la recherche de sardines. Quitte à les faire passer dans le coffre d'une voiture.