Le chef de Daesh a annoncé, dans un message audio adressé à ses fidèles, que son «Etat islamique» devrait s'étendre dans quatre pays arabes dont deux au Maghreb : la Libye et l'Algérie. Au Maroc, le ministre de l'Intérieur a reconnu, au parlement, que le royaume fait face à une menace très sérieuse de la part de l'organisation d'Abou Bakr Al Baghdadi. Trois jours après la publication d'informations non confirmées sur sa mort après un raid de la coalition, Daesh a diffusé hier soir un enregistrement audio de son chef, Abou Bakr Al Baghdadi. L'autoproclamé calife a consacré la majeure partie de son message de 16 minutes aux dirigeants saoudiens. Il a appelé ses partisans «en terre des deux lieux saints» à prendre les armes contre la famille régnante en Arabie saoudite. «Bientôt, deux wilayas de Daesh au Maghreb» Même si son mouvement subi des revers sur le terrain, notamment dans la ville kurde de Koubani en Syrie, Al Baghdadi a tenté de rehausser le moral de ses troupes. C'est dans ce cadre qu'il a annoncé que son «califat» devrait s'étendre dans quatre pays arabes : l'Egypte, le Yémen, la Libye et l'Algérie. Ces Etats comptent déjà des antennes de l'EI. La dernière à avoir rejoint les rangs de Daesh est le groupe égyptien «Ansar Al Makdiss». Après l'intervention d'Al Baghdadi, il a été rebaptisé «Wilaya du Sinaï». Chez nos voisins de l'Est, «Les soldats du calife en terre d'Algérie» ont prêté allégeance à Al Baghdadi en septembre, après une scission avec AQMI. Ce mouvement est dirigé par Abdelmalek El Gouri, alias Khaled Abou Souleiman. Cet Algérien est un ancien lieutenant de Droukdal, le chef d'AQMI. En Tunisie et en Libye, l'EI est représenté pour les mouvements «Ansar Achariaâ». Le Maroc est pour l'instant épargné. Ce qui n'a pas empêché Al Baghdadi d'appeler ses partisans au royaume à empêcher la montée des partis séculiers. Le danger s'approche du Maroc Quelques heures avant la diffusion du message audio du chef de l' «Etat islamique», le ministre de l'Intérieur était au parlement. Mohamed Hassad a présenté aux députés des données actualisées sur le nombre des combattants marocains dans des foyers de tensions à l'étranger et les cellules démantelées par les services durant cette année. Il a réitéré son appel à la vigilance, soulignant que le royaume fait face à une menace très sérieuse de la part de Daesh. Le soutien marocain, militaire et au niveau des renseignements, aux régimes d'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Bahreïn est un facteur qui explique la détermination de l'EI à mettre le royaume dans la liste de ces cibles. Ces pays sont en effet fortement engagés dans la guerre américaine contre l'organisation d'Al Baghdadi.