Ouf ! Quelle frayeur ! J'avais presque oublié de fêter comme il se doit la journée nationale de la femme ! Cet oubli n'a évidemment rien à voir avec l'importance de cette journée que chaque Marocaine est dans l'obligation de fêter car qui d'autre, comme elle, bénéficie d'un honneur biannuel ? Les femmes de la majeure partie de la planète se contentent d'une seule journée, le 8 mars ! C'est en regardant la télévision nationale, elle aussi, que je me suis aperçue de mon omission. Omission que je rectifie de suite. C'est en effet la rencontre organisée par le ministère de la Solidarité, de la Famille etc… au cours de laquelle a été annoncée la consécration de la femme par un prix national. La première version de ce prix sera accordée à la Marocaine porteuse du meilleur projet de développement humain. Devant cette annonce, je dois avouer qu'une forte émotion et fierté nationale m'ont envahie et que je n'ai pu contrôler qu'avec difficulté. Toutefois, comme j'ai un péché mignon qui est celui de faire des suggestions à chaque journée des femmes, je n'ai pas pu m'empêcher cette fois-ci. Dont acte. J'aimerais par la présente suggérer au département concerné de réfléchir à octroyer un prix pour chaque Marocaine pour ses efforts dans le développement humain. Un prix pour toutes ! Un prix pour chaque maman qui élève, souvent sans aide, toute une couvée d'enfants, qui les nourrit, éduque, accompagne dans leur scolarité quand elle n'est pas analphabète et s'occupe de leur santé quand elle en a les moyens. Un prix pour la femme, chef de ménage. Cette femme qui fait vivre sa famille dans différents milieux et principalement dans les milieux défavorisés, contribuant ainsi au développement humain. Cette femme est travailleuse domestique, couturière ou brodeuse. Un prix pour celle qui, dans l'ombre, peuple les institutions publiques et privées ainsi que pour celle qui à la force de son poignet est arrivée à imposer sa compétence et à quitter l'ombre pour la lumière. Malheureusement, pour cette deuxième catégorie de prix, le compte sera vite fait malgré l'assourdissant article 19 de la constitution. Un prix pour chaque paysanne qui se lève à l'aube pour préparer le repas du paysan et qui, quand elle a fini de s'occuper de sa douira et de ses enfants, sort aider son mari dans son travail au champ. Travail qui évidemment n'est pas rémunéré à la même manière de celui qu'elle fourni dans son foyer. Un prix pour chaque militante associative de l'ombre qui travaille pour la cause à laquelle elle croit et qui d'une manière ou d'une autre contribue au développement humain. Un prix pour chaque marocaine à l'étranger, qui même si sa compétence ne bénéficie pas d'une reconnaissance dans son pays d'accueil, contribue au développement humain de son pays d'origine. Hassoul, un prix pour chaque Marocaine et de ce minbar virtuel, je lance un appel à financement !