La saison estivale est une période propice pour oublier son quotidien, se déconnecter, se détendre, s'aérer l'esprit, prendre du plaisir, se retrouver entre amis, en famille, pour partager des moments conviviaux, qui se traduisent, parfois, par des instants inoubliables. C'est en substance les «motivations» de celles et ceux qui ont décidé de mettre le cap sur le Maroc pour y passer leurs vacances. Au programme : repas pris en famille, ballades, visites, découvertes, échanges,…et vie nocturne pour les plus jeunes. Casablanca, comme du reste Marrakech ou Agadir, propose une offre dense en la matière. Pubs, discothèques, cabarets, piano bars sont nombreux et répondent à tous les goûts et à toutes les attentes. Musiques variées, du chaâbi au rap en passant par la techno. Des ambiances chaudes, colorées et chaleureuses. Des environnements qui n'ont rien à envier à ce que l'on peut trouver en Europe, ou ailleurs dans le monde de la nuit. Reste que dans ce monde branché, il y a des «règles» imposées par des propriétaires ou autres gérants d'établissements de nuit. Et un groupe de Franco-marocains vient d'en faire la triste expérience. Rappel des faits. La scène se passe à Casablanca, plus précisément sur la Corniche, où sont basés les endroits «In» de la capitale économique. Discothèques, restaurants, pubs, cabarets orientaux, cohabitent avec l'océan Atlantique et les bruits des vagues qui échouent sur les rochers. Il est environ 23h30 lorsque 3 jeunes MRE décident de se rendre dans une discothèque branchée pour y passer une partie de la soirée. Arrivés devant la porte de l'établissement, le portier leur signifie un refus. Surpris, ils demandent des explications. «On peut parler au patron ?» Leur vœu sera exaucé. Le «patron» se présente à eux. «Notre établissement est un lieu privé qui ne reçoit qu'une clientèle d'habitués», dit-il. «Habitué ? Que voulez-vous dire ?», réplique le groupe de jeunes. «Par habitué, j'entends des clients locaux qui nous sont fidèles. Voilà. Je dois vous laisser car j'ai du travail», conclut le responsable de la discothèque. Zouhair, un jeune casablancais, qui a assisté à la scène, n'en revient pas. «Je ne comprends pas. Très souvent, ces jeunes sont rejetés dans des endroits de nuit en France et là, au Maroc, leur pays d'origine, on leur inflige la même sanction voire une humiliation. Je peux comprendre que c'est un endroit privé et que le responsable peut interdire l'accès à des individus, mais dans le cas présent, je ne vois pas pourquoi. Ils étaient vêtus normalement et ils se sont comportés normalement. Comment peuvent-ils être des habitués alors qu'ils résident hors du Maroc. Cette attitude est inadmissible», précise Zouhair. Ce dernier ajoute que «une partie de la clientèle fréquentant cet établissement n'est pas exempt de tout reproche». En tout état de cause, la sentence est tombée sur un air de déjà vu certainement, pour les trois jeunes MRE. Le refrain de la chanson du groupe toulousain Zebda, «Ce soir, cela ne va pas être possible», a raisonné à nouveau, mais, cette fois-ci, de l'autre côté de la Méditerranée. Démarche caricaturée, clichés tendancieux sont certainement à l'origine de la décision prise par le responsable de l'établissement nocturne. Comme quoi, le Maroc n'importe pas que des produits et des marchandises en provenance d'Europe. Il importe aussi un modèle qui a pour nom de code, discrimination, pour cible, «l'étranger» et pour conséquence, des dégâts moraux irréversibles. Espérons que c'est un cas isolé. Sa prolifération pourrait compliquer les relations entre Marocains d'ici et…d'ailleurs. Le ministre du Tourisme réagit Yassir Zenagui, ministre du Tourisme, a tenu à faire savoir que «tout Marocain résident à l'étranger (MRE), témoin ou victime d'un refus d'accès à un établissement nocturne sur fond de discrimination sociale, se doit de dénoncer le nom de l'établissement auprès des autorités compétences et / ou déposer une plainte».