C'est un sombre mois d'août qu'est entrain de passer la haute délégation des prisons. Elle ne parvient toujours pas à sortir de la spirale des grève de la faim que mènent ses "pensionnaires". L'un d'eux est en réanimation à l'hôpital Hassan II de Fès après deux semaines de grève. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Zakaria Menhiche, un étudiant d'extrême gauche, détenu à la prison Aïn Kadouss à Fès, est depuis hier après-midi, en salle de réanimation du CHU Hassan II. Une admission qui est la conséquence d'une grève de la faim qu'il observe depuis 16 jours. Il s'agit d'un mouvement de protestation initié en solidarité avec son camarade, Mustapha Meziani, décédé le 13 août dernier. Zakaria est originaire de la ville d'Outat El Haj comme l'était Meziani, est en détention provisoire dans le cadre du meurtre de l'étudiant islamiste Abderrahim El Hasnaoui, membre du Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD. Des sources proches du dossiers affirment que l'état de santé de Menhiche s'est nettement détérioré ce lundi, au point de perdre conscience, contraignant la direction de la prison à le transférer en urgence à l'hôpital Hassan II. Les mêmes sources avancent qu'il aurait les mains menottées et sa chambre sous surveillance policière. Et d'ajouter que la famille et les amis du malade seraient interdits de le visiter. Les services de Tamek sur la sellette Le cas de Zakaria n'est pas unique. Deux autres détenus poursuivis par la justice, également pour les mêmes faits, observent une grève de la faim depuis 15 jours. Cinq autres camarades de cellule du défunt Meziani ont rejoint le mouvement. Enfin, les trois qui complètent le groupe mis en cause dans l'assassinat de Abderrahim El Hasnaoui, promettent de leur emboîter le pas dans un avenir proche. Par cette vague de contestation, les étudiants d'extrême gauche détenus à la prison d'Aïn Kadouss réclament de fixer, dans un bref délais, la date de leur procès, sachant qu'ils sont arrêtés depuis avril dernier, et une amélioration de leurs conditions d'incarcération. Les salafistes montent également au créneau. Après la perte de Mustapha Belkharraz et Nabil El Janati, durant ce mois d'août, les islamistes demandent aux services de Ali Salem Tamek l'ouverture d'enquêtes en vue d'élucider les causes exactes de ces décès. En dépit de la multiplication des grèves de la faim et la mort de trois prisonniers, ni le ministère de la Justice et des Libertés ni la présidence du gouvernement, en principe la tutelle de la haute délégation des prison, n'ont jusqu'à présent fait le moindre commentaire.