A la veille du ramadan, du 4 au 7 août 2010, se tiendra la 6ème édition du Festival des Jeunes Talents Gnaoua. Après une année d'absence, il revient dans la ville d'Essaouira, sous forme de rétrospective des années passées en se partageant les scènes du Dar Souiri et de My Hassan. Après la clôture le 27 juin dernier du festival d'Essaouira, s'ouvrira à quelques jours du ramadan le festival des jeunes talents gnaoua. Cette édition entend être une rétrospective des éditions passées. Ces dernières comprenaient un concours de jeunes artistes gnaoua, et les gagnants et leurs parcours seront à l'honneur cette année. Donc pas de concours cette année, mais une évaluation du niveau et du parcours de chacun, à travers diverses représentations au public. Seront présents 16 groupes primés ainsi que de nouveaux artistes de la scène gnaouie et fusion marocaine. En têtes d'affiches, Ribab Fusion, Mazagan et Ganga Vibes feront le déplacement. Mais au delà de la promotion de ces artistes et groupes d'artistes, il s'agit de revenir sur l'histoire, les rituels de cette culture. Pour cela se tiendra en marge du festival comme dans les anciennes éditions «ciné-transe», programmation qui sera, cette année, dirigé par le cinéaste et réalisateur marocain Ali Es Safi. Elle présentera une série d'une dizaine de films sur le thème «La mémoire Gnaoua d'Essaouira». Chaque jour sera consacré à un pays et à une culture. Au centre des projections les rituels de transe initiatique de la culture gnaouie au Maroc et dans le monde. Il y aura autant de documentaires que de fictions tel que le film précurseur du cinéma expérimental aux Etats-Unis «Vaudou Haïtien» de Maya Duren. Mais aussi «Segui» de Jean Rouch, film ayant fortement influencé le style de la nouvelle vague. Es Safi veut par le biais de «ciné-trans» redonner une place au 7ème art trop souvent négligé, à son sens, au Maroc. Une table ronde sera également au programme, elle se tiendra autour de l'originalité créatrice entre musique traditionnelle et fusion. Sera également proposé l'exposition «Mémo Arts, contre l'amnésie» au Borj Bab Marrackech, montée avec la participation de l'association Yerma Gnaoua. Aussi présente au festival d'Essaouira, l'association a pour but depuis 2009 de préserver tout en le valorisant, le patrimoine immatériel gnaoua. C'est avec son aide que cette édition du festival des jeunes talents proposera cette exposition en deux parcours. Le premier présentant le patrimoine immatériel, se fera à travers des oralités retranscrites, des récits de vie, des sons de guembri, des répertoires, des chants... Le deuxième se présentant comme un parcours matériel, proposera au visiteur une multitude d'objets, des accessoires, des encens, des voiles... Des panneaux texte reviendront sur le parcours de plusieurs grands maâlmine tel que Mahmoud Akherraz le sacrifieur, Hmida Bosso ou encore Boubker Guinea. Le visiteur pourra apprécier des photos d'artistes et de leurs zaouia. Cette édition est donc un bilan-novateur. Elle montre comment le terme «Gnaoua» ne désigne pas qu'une musique mais toute une culture avec un passé et un futur qui dépasse le cadre marocain. Pour plus d'informations sur les artistes présents c'est ici.