Un important projet d'énergie éolienne d'une valeur totale estimée à 31,5 milliards de dirhams (3,53 milliards de dollars), intitulé «programme marocain intégré de l'énergie éolienne», a été dévoilé ce lundi à Tanger, en présence du roi Mohammed VI. Après cette cérémonie de présentation, le souverain a inauguré le premier parc éolien de ce programme, à Melloussa près de Tanger. A l'image du vaste plan solaire de 9 milliards de dollars, le Maroc se tourne assurément vers les énergies renouvelables et n'a plus à envier des pays comme l'Allemagne, qui table par exemple entre 25 et 30 %, le pourcentage d'énergies propres dans sa consommation totale d'énergie en 2020. Le parc éolien de Tanger I «Dahr Saadane», inauguré ce 28 juin, qui s'étend sur une longueur totale de 42 Km, est le plus grand d'Afrique. Il est érigé dans deux endroits. La première zone, qui est située à Dhar Saadane (22 km sud-est de Tanger), est constituée de 126 éoliennes. Quant à la seconde, à 12 km à l'Est de Tanger, elle est composée de 39 éoliennes. La capacité totale de ce nouveau parc est de 140 Mégawatts (MW). Son coût global est de 2,75 milliards de dirhams (250 millions d'euros). Il est financé par prêt auprès des bailleurs de fonds, qui sont la banque espagnole Instituto Crédito Official (100 millions d'euros), la Banque européenne d'investissement (80 millions d'euros), la banque allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (50 millions d'euros) et l'Office national de l'électricité (20 millions d'euros). Dahr Saadane est la première phase d'un vaste chantier d'édifications de parcs éoliens. L'objectif avec le programme intégré de l'énergie éolienne est d'arriver à produire en 2020, jusqu'à 2 000 MW d'électricité d'origine éolienne, contre seulement 280 MW actuellement. Il s'agira selon la ministre de l'Energie, Amina Benkhadra, de porter à 42%, la part de l'électricité produite à partir des énergies renouvelables. Pour ce faire, cinq autres sites ont été choisis pour accueillir d'autres centrales éoliennes d'une puissance totale de 1 000 MW. Ce sont les sites de Tanger II (150 MW), de Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), Taza (150 MW), Tiskrad à Laâyoune (300 MW) et Boujdour (100 MW). Les productions de ces cinq sites viendront s'ajouter aux 280 MW déjà disponibles, ainsi que les 720 MW en développement à Tarfaya, Akhfenir, Bab El Oued à Laâyoune, Haouma et Jbel Khelladi à Tétouan. Ne disposant pas de richesses pétrolières contrairement à ses voisins maghrébins, le Maroc a entrepris de diversifier ses sources d'énergies. C'est ainsi, que de nombreux petits projets solaires existent à l'échelle nationale, dont le plus important, piloté par le MASEN, est le projet de 9 milliards de dollars d'électricité via l'énergie du soleil, rendu public à Ouarzazate en novembre 2009. Avec ce nouveau parc tangérois, il se positionne comme l'un des pays les plus avancés dans le domaine des énergies renouvelables dans l'espace méditerranéen et africain, voire même européen. A titre de comparaison, les Français visent la production en 2020, de 10 % de leur consommation électrique alors que les Allemands cherchent à atteindre 25 à 30 % la même année.