Près d'un an après le lancement du Plan national d'énergie solaire, un nouveau jalon est posé dans la stratégie de production des énergies renouvelables. Le roi Mohammed VI a présidé, lundi, à Dhar Saâdane, dans la province de Fahs-Anjra, à Tanger, la cérémonie de présentation du «Programme marocain intégré d'énergie éolienne». Une stratégie dont l'objectif est de faire passer la puissance électrique installée d'origine éolienne de 280 MW, actuellement, à 2.000 MW à l'horizon 2020. Ce projet nécessitera un investissement global estimé à 31,5 milliards de DH. La réalisation de cette stratégie passe par l'installation d'une multitude de parcs éoliens. Le DG de l'ONE, Ali Fassi Fihri, a identifié cinq sites à haut potentiel. Il s'agit des sites de Tanger II (150 MW), de Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), Taza (150 MW), Tiskrad à Laâyoune (300 MW) et Boujdour (100 MW). Les régions du Nord et de l'Oriental sont en effet celles qui offrent le plus de potentiel de production, selon Fassi Fihri. Ces sites ont été choisis pour accueillir des centrales éoliennes d'une puissance totale de 1.000 MW. La production programmée viendra s'ajouter aux 280 MW de puissance éolienne réalisée dans les parcs de Abdelkhalek Torres (50 MW) et Lafarge (30 MW) à Tétouan, d'Amougdoul (60 MW) à Essaouira et de Tanger Dhar Saadane (140 MW), ainsi qu'aux 720 MW en développement à Tarfaya, Akhfenir, Bab El Oued à Laâyoune, Haouma et Jbel Khelladi à Tétouan. Le programme table sur la production de 6.600 GWH par an. En plus, le souverain a inauguré en marge de la présentation du programme global, le parc éolien de Tanger I «Dhar Saadane». L'infrastructure abrite 165 aérogénérateurs, 165 mats supports, 4 stations météorologiques et un poste élévateur 33/225 KV. C'est la plus grande infrastructure du genre en Afrique avec une puissance installée de 140 mégawatts. Son coût global s'élève à 2,75 milliards de DH, financé en partie par la Banque européenne d'investissement, l'Espagnol ICO et la banque allemande KFW. A noter que le programme éolien permettra la production de 6.600 GWH par an, ce qui correspond à 26% de la production électrique nationale actuelle. Outre la composante de production de l'électricité, le programme table sur, d'une part, une intégration industrielle de la filière éolienne. «Le programme intègre la fabrication d'équipements pour les parcs éoliens dans le tissu industriel national», précise la ministre de l'Energie et des mines, Amina Benkhdra. D'autre part, il prévoit la promotion de la recherche-développement et de la formation dans ce domaine énergétique. Les engagements relatifs à la réalisation du programme éolien ont été matérialisés par la signature d'une convention-cadre, en présence du roi. Reste à savoir si l'exécution des investissements prévus sera confiée à une structure indépendante, comme c'est le cas avec Masen pour le plan solaire. En combinant les objectifs de production d'énergie des plans solaire et éolien, le Maroc économisera à terme 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole en combustible. Ce qui évitera l'émission de près de 9 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Les centrales fonctionnant avec des énergies renouvelables représenteront 42% de la capacité électrique totale installée à l'horizon 2020, soit 14% chacun pour le solaire, l'éolien et l'hydraulique. .