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Vol Marrakech-Brest : Gestion de crise de la RAM gravement mise en cause
Publié dans Yabiladi le 15 - 06 - 2010

Des passagers d'un vol Marrakech-Brest de la RAM, détourné sur Paris, ont lourdement critiqué la gestion de crise de l'équipe de bord. Enfermés pendant des heures dans l'avion sans pouvoir utiliser les toilettes ni avoir droit à des boissons gratuites, les passagers se seraient senti «pris en otage». La RAM apporte quelques précisions, sans réellement prendre position.
A cause d'intempéries survenues jeudi dernier, 10 juin, à Brest, de nombreux vols n'ont pas pu atterrir ou décoller, notamment un vol de la RAM. Le vol charter n° AT5574, initialement prévu de prendre le trajet Marrakech-Brest-Orly étant déjà en manœuvre d'atterrissage, a dû se redresser et prendre le cap pour Paris Orly, à 10h28 précises.
Selon des informations de la RAM, le vol a ensuite dû attendre à Orly le temps que les conditions météo s'améliorent à Brest pour réacheminer les passagers vers Brest et prendre le retour sur Marrakech. Mais à l'aéroport, les choses se sont compliquées.
Deux versions des faits diamétralement opposées
Sur demande, le service presse de la RAM nous a indiqué simplement qu'entre 14h30 et 15h00 (heure française), le vol aurait pu reprendre grâce à une amélioration de la météo à Brest, «mais il y a eu des cas de malaises à bord, ce qui a suscité l'intervention d'une équipe médicale conformément aux procédures de la compagnie.». L'avion est donc resté au sol, et des «slots attribués par l'organisme du contrôle aérien» auraient, de plus, pénalisé le vol.
Le quotidien breton Le Télégramme rapporte une version des faits autrement plus embarrassante pour la compagnie aérienne. Il se base sur une lettre de dix passagers de ce même vol qui relatent un véritable «cauchemar».
Restés «cloîtrés à l'intérieur de l'appareil toutes portes fermées, de 12h à 17h30», les passagers déplorent une attitude du personnel «odieuse», mentionnant notamment «l'interdiction d'utiliser les toilettes».
Malaises «survenus» ou malaises «causés» ?
Sur les malaises et leur gestion, les passagers mettent directement en cause la RAM. Le personnel aurait exprimé son «refus de donner de l'eau à un passager pour prendre des médicaments (il fallait payer!)», refus qui «s'en est suivi d'un malaise». Quand une autre personne fait un malaise et nécessite de l'oxygène, «le personnel étale son incompétence en déclarant ne pas savoir comment fonctionne le système à bord», s'indignent les passagers.
Selon eux et contrairement ce qu'affirme la RAM, la compagnie n'aurait pas pris l'initiative de faire intervenir des secouristes. Au contraire, «le chef de bord refuse toute aide extérieure», cite Le Télégramme. Il aurait fallu «l'appel téléphonique de passagers pour avertir les pompiers et les gendarmes de la situation à bord.»
Marrakech – Brest en 24 heures
Selon la même source, la gendarmerie aurait procédé à l'évacuation de l'appareil à 17h30 seulement, alors qu'entre temps, en cabine, «la pression est montée d'un cran (…) et certains en sont venus aux mains.» A 19h, les passagers auraient eu droit à un repas dans l'aérogare d'Orly, avant d'être transférés en car scolaire vers Brest, arrivée 4h du matin, presque 24 heures après que les premiers seraient parti de leur hôtel à Marrakech.
Un long voyage, mais sur sa fin, la RAM ne donne pas d'informations. Seul détail noté : La RAM aurait opéré un vol retour direct d'Orly vers Marrakech sans passer par Brest, et «en définitif, le vol retour n° AT5575 a totalisé trois heures de retard.»
Les deux versions des faits le démontrent : la RAM n'a clairement pas voulu s'exprimer sur la gestion de crise de son équipe de bord. Peut-être qu'en interne, le déroulement servira néanmoins comme cas d'école (à ne pas reproduire..)?
La RAM rectifie
En réaction à cet article, le service presse de la RAM a rectifié, en date du 16 juin, quelques unes des allégations des passagers. Voici la prise de position qui nous est parvenue et qui contredit trois des accusations formulées dans la lettre des passagers:

* Les portes de l'avion concerné étaient ouvertes, pour une meilleure aération, sans oublier que l'APU était en marche afin de conditionner la température cabine.
* En ce qui concerne « l'interdiction d'utiliser les toilettes », c'est totalement faux.
* Finalement, il faut préciser que le Commandant de bord a tenu informé les passagers, de puis le moment du déroutement jusqu'à leur débarquement, de l'évolution de la météo, ainsi que les décisions prises pour la continuation de leur voyage.

Ainsi, deux versions se font face.


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