La coupure, cette semaine, de radio Mars à cause des propos de l'invité Hicham Ayouch démontrent la nécessité d'une réforme de la presse, d'ailleurs souhaité par le ministre de la communication, M. Naciri. A part cela, un avion de la RAM a eu tellement chaud qu'il ne pouvait pas décoller, l'évolution de la production d'agrumes inquiète les Hollandais et des soldats américains en mission au Maroc ont appris le darija de base dans la médina de Fès. Depuis le 28 mai et durant un mois, environ 700 soldats américains sont en manœuvre conjointe avec les forces armées royales (FAR) marocaines. Appelée «lion africain», cette manœuvre a lieu tous les ans au Cap Draa dans le Sahara, sous l'égide de l'AFRICOM, le commandement militaire américain pour l'Afrique. Selon le Northshore Journal, les exercices portent surtout sur l'approvisionnement des avions de combat en vol et sur le mouvement de troupes, mais pas seulement. On leur accorde aussi un peu de congé et le droit de relaxer et de «connaître le vrai Maroc» - en tant que touristes à Fès, ou le détachement VMGR-234 aurait visité pendant des heures la vieille médina. 700 soldats américains débarquant dans les ruelles de la médina: une image pour le moins inhabituelle. Mais pour le sergent Khalid Tament, gendarme marocain accompagnant les troupes, «ceci est bien pour les Marines pour apprendre quelque chose sur l'histoire et la culture marocaine.» Et sur la langue. Premier mot que le sergent marocain aurait appris aux soldats américains en darija: «balak». Coté aviation civile, cette fois-ci, la RAM a signalé une étrange mésaventure d'un de leurs avions de ligne sur l'axe Casablanca – Laâyoune. L'avion à hélices du type ATR 72 n'a pas pu décoller et a accumulé 2h45 – à cause de «fortes températures qui sévissaient à l'aéroport à l'heure du départ». Et même après avoir attendu que les températures baissent, les bagages n'ont pas pu être transportés sur le même avion. Cela en fin de mois de mai à Casa! Qu'est que cela va donner en été à Laâyoune? Pour les oranges marocaines ce ne sont pas les températures, mais les pluies qui auraient posé problème. Actuellement, cela touche les Pays-Bas, où la saison d'importation des Maroc Lates est en plein train. «L'importation est à un niveau dramatiquement plus bas que l'année dernière» rapporte le site spécialisé en agrumes Freshplaza. Par conséquent, le mois de juin, où les oranges d'Afrique du Sud ne sont pas encore mûres, sera particulièrement difficile pour les amateurs (de jus) d'orange en Hollande. Dues en partie aux fortes pluies qu'il y a eu en début d'année au Maroc, ces difficultés d'approvisionnement sont cependant aussi le résultat d'un choix stratégiques de beaucoup d'agriculteurs au Maroc. En effet, les petits agrumes, surtout des clémentines, ont un rendement beaucoup plus élevés, ce qui menace même les producteurs de jus au Maroc. Pas une menace, mais une véritable sanction a touché la Radio Mars cette semaine: 48 heures d'interdiction d'émettre pour « manquement aux obligations légales prévues dans la loi relative à la communication audiovisuelle et dans le cahier des charges de l'opérateur.» Pour rappel, lundi 31 mai, le réalisateur Hicham Ayouch était invité de l'émission «Mag Mars». A la question «Si vous étiez un espoir ?», la réponse de l'invité aurait été : «Ah c'est beau la Présidence de la république du Maroc !» Il est vrai qu'un président d'une république quelle qu'elle soit, cela ne s'improvise pas, et il reste également à savoir si une personne qui ne supporte mal les critiques sur son travail serait la meilleure à même pour prendre les plus hautes charges d'une démocratie républicaine. Néanmoins, pour la Radio Mars, il aurait été souhaitable que les plans du ministre de la communication, M. Naciri, concernant le code de la presse étaient déjà mis en pratique. Dans un entretien publié jeudi par L'Economiste, le ministre expliquait que ce code allait être réformé, «l'objectif est précisément d'éviter toute approche répressive.» Pour cela, M. Naciri soulignait que «l'autorégulation est l'approche déontologique, professionnelle et morale dont doit faire preuve le corps des médias.» Selon lui, grâce à une telle autorégulation, «tout dérapage déploré sera pris en charge par les acteurs de l'espace médiatique eux-mêmes, chose qui permettra d'éviter l'encombrement des tribunaux.» Dommage que M.Naciri se soit exprimé après que le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a rendu sa décision concernant la Radio Mars. Cela aurait peut-être infléchi la démarche du CSCA de sanctionner un Radio pour les paroles peu prévisibles qu'a proférées un invité sur le plateau. D'autant plus qu'en interrompant immédiatement l'émission après ladite remarque de M.Ayouch et en qualifiant «d'irresponsables et d'irrévérents» ses paroles, la radio avait fait preuve de beaucoup d'autorégulation. Dans l'entretien, M. Naciri a élaboré ce qu'il entendait par autorégulation. «L'autorégulation n'a rien à voir avec l'autocensure qui est un concept obsolète», a-t-il dit, car selon lui, «la responsabilité n'est pas l'antidote de la liberté, mais c'est l'élément qui la conforte pour aller encore plus loin dans l'exercice de la profession.» Difficile de mieux le formuler.