Immédiatement après l'assassinat d'un étudiant du PJD, le gouvernement Benkirane réagit en donnant son feu vert à l'intervention des forces de l'ordre dans les enceintes même des universités. Une mesure que défend Mustapha El Khalfi, le ministre de la Communication. Elle devrait se traduire par un retour de la «garde universitaire», un corps de la police chargé de surveiller les mouvements des étudiants de l'intérieur des facultés. Désormais, la police peut intervenir à n'importe quel moment dans les enceintes des universités. Le préalable de l'autorisation du doyen a sauté. C'est la principale conséquence de l'assassinat à l'arme blanche, à la faculté d'Aïn Kadouss à Fès, de l'étudiant Abderrahim El Hasnaoui, un membre de l'organisation Attajdid Attollabi, le bras estudiantin du PJD. El Khalfi rassure Le Mardi 6 mai, les ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur ont signé une circulaire conjointe, autorisant aux corps de la sûreté l'accès aux enceintes et aux cités universitaires pour disperser toute manifestation qui pourrait représenter une « menace à la sécurité ou à l'ordre public afin de protéger les vies, les personnes et les biens». Hier à l'issue du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication a défendu ce retour des forces de l'ordre, estimant que cette mesure va «assurer la sécurité au niveau des universités». Le porte-parole a affirmé qu'elle «sera appliquée dans le strict respect des engagements internationaux du royaume, mais également et avant tout, des dispositions constitutionnelles garantissant les droits de l'Homme et la liberté d'expression». Retour de la garde universitaire C'est quasiment le même son de cloche auprès du ministre de l'Intérieur. Mardi à la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, il a expliqué que la circulaire vise à «instaurer une enceinte universitaire de tolérance et de quête de la connaissance, loin de tout ce qui peut entraver le cours normal des établissements universitaires». Dans les faits, la circulaire conjointe signée entre Mohamed Hassad et Lahcen Daoudi se traduira par l'apparition des troupes de la «garde universitaire» dans les facultés et les cités universitaires. Un corps de la police très célèbre dans les années 80 et 90, qui devrait effectuer son retour après des années de disparition sur la scène universitaire. Ce sont les membres de cette garde universitaire qui auront la mission d'alerter, comme ils le faisaient auparavant, des contestations estudiantines qu'ils estiment violentes.