Si les partisans du Maroc dans les camps de Tindouf optent pour la diffusion sur le net de vidéos d'une minute pour dénoncer la direction du Polisario, ceux du Front dans la zone contrôlée par le Maroc ont essayé de rééditer l'expérience, réussie pour eux, de Gdim Izik mais cette fois à Guergarate, à plus de 900 km de Laâyoune. Mais les autorités marocaines se sont montrées vigileantes cette fois. Au lendemain de la publication du rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara occidental, dix jeunes sahraouis originaires de Laâyoune décident de parcourir plus de 900 km pour organiser un campement de fortune de trois "khaimates" à Guergarate, près de la frontière avec la Mauritanie. Une initiative qui n'est pas sans rappelée l'épisode Gdim Izik d'octobre à novembre 2009. Celle-ci avait également commencé par trois tentes plantées dans le désert de Laâyoune avant de voir leur nombre se multiplier rapidement. Les autorités marocaines ont vite réagi Comme au début de Gdim Izik, les organisateurs de ce campement avancent que leurs doléances sont «fondamentalement sociales». Ils réclament des emplois dans la fonction publique, bien entendu une intégration directe sans passer par le préalable du concours comme exige le gouvernement Benkirane du reste des Marocains. Les revendications concernent également des logements dans les projets en cours de construction dans la région, et enfin reçevoir les bénéfices des richesses du Sahara. Cette dernière revendication les place de facto dans la case des pro-Polisario. Mieux encore, un des participants a incité, dans un appel largement relayé par les médias locaux, les Sahraouis à l'«Intifada» (soulèvement) et «à rejoindre leurs frères» à Guergarate. Tirant les leçons de leurs hésitations passées -sur fond de calculs politiciens entre le PAM et l'Istiqlal-, les autorités marocaines ont cette fois, vite réagi pour que la situation ne dégénère pas. Dans l'après-midi du dimanche 13 avril, plus d'une centaine de soldats marocains à bord de véhicules tout terrain ont investi les lieux, procéder au démantèlement des khaimates, la saisie du matériel qui était en possession des jeunes et à l'arrestation des dix Sahraouis.