La coopération hispano-marocaine autour de l'immigration irrégulière semble s'accélérer. Selon les révélations de la presse ibérique, Rabat aurait conditionné l'accord de réadmission systématique par l'octroi de plus d'argent de la part de Madrid et Bruxelles. Explications. Le Maroc serait-il prêt à accepter les réadmissions systématiques de migrants subsahariens contre plus d'argent ? C'est en tout ce qu'a révélé le quotidien espagnol El Pais dimanche 6 avril. Selon la même source, les autorités marocaines reprochent aux Espagnols le non-respect des dispositions de l'article 11 de la convention de réadmission qui rentre dans le cadre de l'accord de coopération bilatérale signé en 1992 et ratifié en 2012. Ces dispositions concernent en effet, l'appui technique et financier que devrait recevoir Rabat de la part de Madrid. Une disposition de l'accord bilatéral que Madrid n'aurait pas respecté D'après El Pais le Maroc affirme avoir fait et continuer de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lutter efficacement contre cette immigration irrégulière et appelle l'Espagne à respecter tous ses engagements, surtout celui financier. En effet, les efforts du royaume chérifien sur ce dossier ne sont plus à décrire. Et à plusieurs reprises les autorités espagnoles ont elles même reconnu ce soutien sans lequel les entrées des migrants irréguliers auraient été plus nombreuses qu'elles ne le sont, avait reconnu le président de Melilla, Juan José Imbroda. Le Maroc prend même tellement les choses en main qu'il aurait déjà commencé les travaux de renforcement de la frontière avec Melilla, alors que les autorités espagnoles n'ont encore rien fait de leur côté. Pourtant, Melilla est l'enclave qui subit le plus de pression migratoire. Il est vrai que Madrid a justifié son retard par des raisons financières à cause de la crise, et attend l'aide de l'UE pour démarrer les travaux. Mais il semble que le gros de la responsabilité est plus porté par le Maroc. Et les Espagnols le savent bien, ce serait même la raison pour laquelle ils ont refusé, la semaine dernière, d'enquêter sur la présumée entrée à Melilla des forces marocaines pour chasser des migrants. Actuellement, l'Espagne négocie avec le Maroc la réadmission systématique des migrants dont les entrées clandestines en Espagne se sont multipliées depuis le début de l'année suite aux nombreux assauts des migrants subsahariens à Ceuta et Melilla. La question a fait polémique en Espagne, car les avocats locaux se sont érigés contre une telle mesure, jugée non-conforme à la législation espagnole. Pour régler les points discordants, une commission mixte devait être mise en place le 26 mars dernier à Tanger pour définir le nouveau cadre de cette réadmission des migrants. Mais au Maroc, la presse ne filtre aucune information sur le sujet, les autorités chérifiennes se faisant extrêmement discrètes.