Le procès du fonctionnaire poursuivi dans le cadre de l'affaire des primes Mezouar-Bensouda devrait bientôt connaitre une issue. Le verdict est prévu le 21 mars. Lors de la dernière séance, l'avocat représentant l'Etat marocain a insinué que le mis en cause agissait en sous-main pour pour des élus du PJD. Une fois n'est pas coutume, le parti de Benkirane n'a pas encore réagi à ces graves accusations. Avec l'entrée du RNI au gouvernement l'affaire des primes que recevaient l'ancien ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, et le Trésorier général du royaume, Noureddine Bensouda, a perdu de son aura auprès d'une certaine presse proche du PJD. Aujourd'hui le procès du fonctionnaire poursuivi pour divulgation de «secrets professionnels» concernant ce dossier continue sans faire trop de bruit. La dernière audience du procès a en tout cas connu une escalade verbale de la part de l'avocat de l'Etat marocain, Mohamed El Bouhmidi. Celui-ci n'a pas fait dans la dentelle. Dans son réquisitoire, il n'a pas hésité un instant à affirmer, publiquement, que le mis en cause et ses présumés complices agissaient dans l'ombre de certains députés. Il s'agit de la «cinquième colonne qui a un prolongement à la Chambre des représentants» pour l'avocat. Une allusion plus que transparente aux élus du parti de la Lampe. Les membres du PJD font profil bas Pour le moment, les islamistes semblent vouloir rester discret sur la question. Seul, Abdellah Bouanou, le président du groupe parlementaire du PJD a annoncé son intention de demander des «explications» au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane et au ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, au sujet des déclarations de l'avocat de l'Etat. Pour mémoire, c'est Abdelaziz Aftati, député PJD, qui avait lancé, lors de la session hebdomadaire des questions orales du 12 juin 2012 à la Chambre des représentants, un pavé dans la marre. Il avait ouvertement accusé l'ancien ministre des Finances sous le gouvernement Abbas El Fassi d'avoir perçu 40 000 dh de prime mensuelle en plus de son salaire. Le quotidien Akhbar Al Yaoum avait ensuite publié un document sur une opération d'échange de primes entre le président du RNI et le trésorier général du royaume. La «cinquième colonne», une accusation en vogue au Maroc Depuis la nomination du gouvernement Benkirane, ce n'est pas la première fois que genre d'accusation est utilisé. Avant Mohamed El Bouhmidi, l'avocat de l'Etat, il y avait eu le ministre de la Jeunesse et des Sports. Suite à l'annulation de la FIFA de l'assemblée générale de la fédération royale marocaine de football du 10 novembre dernier, devant le parlement, Mohamed Ouzzine avait pointé du doigt «la cinquième colonne» au sein de la FRMF d'être à l'origine de cette décision, l'accusant au passage de nuire à l'image du pays à l'étranger.