Le scandale du «Rubygate», du surnom de la jeune marocaine originaire de Fqih Bensaleh, qui a eu des rapports sexuels en étant mineure avec l'ancien Chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, refait surface après une période d'accalmie. Dans un entretien accordé à un journal marocain, le ministre délégué chargé de la Fonction publique, Mohamed Moubdii, a fait des déclarations favorables à Berlusconi. Mais la justice italienne campe sur ses positions. Alors que l'ex Chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été condamné à sept ans de prisons, certaines personnes liées plus ou moins au scandale du Rubygate continue de faire des révélations fracassantes. Tout récemment, le ministre délégué marocain chargé de la Fonction publique est revenu sur cette affaire. Selon Mohamed Moubdii, contrairement à ce que soutient la justice transalpine, Karima El Mahroug alias Ruby était bien majeure au moment des faits. Dans un entretien accordé à Al Akhbar et repris par Il Giorno, le ministre marocain souligne même que c'est lui qui a signé le certificat de naissance de la jeune fille lorsqu'il assurait ses fonctions à Fqih Bensaleh. «C'est moi qui ai signé le certificat de naissance de Karima - Ruby - dans le livret de famille quand j'étais élu à Fqih Bensaleh, Ruby étant née dans cette ville», affirme-t-il. A la rescousse d'Il Cavaliere ? Mieux, le ministre a également fait savoir qu'il a tout fait pour que le dossier de Ruby soit protégé lors de son transfert en Italie après une demande de la justice. «J'ai bien veillé à protéger son dossier pour éviter qu'il ne soit falsifié ou volé», explique-t-il au même journal. A en croire Moubdii, le consulat marocain à Milan a demandé à ce qu'on lui fasse parvenir l'attestation originale de naissance de Ruby dans une valise diplomatique, afin d'éviter toute tentative de falsification. Ruby est officiellement née le 1er novembre 1992. Donc, si les calculs sont bons, elle était encore mineure au moment des faits qui remontent à février 2010. Pourtant le ministre continue de soutenir que la jeune Marocaine était majeure. Des déclarations qui pourraient susciter des polémiques au Maroc et en Italie où les mouvements anti-Berlusconi sont très présents. Déjà en 2011, le journal italien Il Fatto Quotidiano avait souligné une tentative de corruption à Fqih Bensaleh pour prouver la majorité de Ruby, en vain. «Deux mystérieux Italiens ont offert le 7 février - 2011 - une importante somme d'argent à l'employée du registre des naissances de Fkih, au Maroc». «Cette dernière a refusé et Karima reste pour le moment mineure», avait souligné le quotidien. Une enquête avait même été diligentée après la révélation de ces informations. La justice italienne campe sur sa position Dans une note écrite, Souad Sbai, ancienne députée et présidente du PDL Acmid, un mouvement de soutien aux femmes, a lancé un appel au procureur de la république. L'ex parlementaire demande à ce que le document de naissance de Ruby soit récupéré et que le ministre marocain soit entendu. Selon elle, «c'est une histoire qui ne doit pas être mise sous le tapis parce que les Italiens veulent connaître la vérité une fois pour toute». Mais visiblement, ces déclarations ne feront pas céder la justice italienne bien décidée à faire «payer» Il Cavaliere une énième relation très critiquée. «Il n'y a aucune doute sur le fait que Ruby était mineure en février 2010», souligne la justice. «En tout cas, nous avons suivi la procédure, maintenant s'il y a problème cela va concerner éventuellement la Cour d'Appel», conclut-elle.