S'appuyant sur un communiqué du PAM, l'information annonçant un retrait de la reconnaissance de la «RASD» par le Paraguay a largement été reprise par la presse marocaine. Mais pour le moment, il ne s'agit que d'une décision de la présidence de la Chambre haute et non du gouvernement paraguayen. Du côté du département de Salaheddine Mezouar, c'est le silence absolu. Officiellement, l'Etat du Paraguay n'a pas encore retiré sa reconnaissance de la «RASD». Mais Il y a de forts espoirs que le nouveau président, Horacio Cartes, soutenu par les nationalistes du parti Colorado, qui a pris ses fonctions le 15 août dernier à la place de l'évêque Fernando Lugo, puisse prendre une telle initiative. En tout cas pour le moment, il n'en est rien. Si l'on compare avec le cas de la République du Panama qui a suspendu, il y a quelques jours, toute relation diplomatique avec les amis de Mohamed Abdelaziz, c'est le ministère des Affaires étrangères qui en avait fait l'annonce et non le parlement local. Qui est habilité à annoncer le retrait des relations diplomatiques ? «Dans ce genre de cas, c'est le département des AE ou la présidence de l'Etat qui est habilité à prendre une telle décision», nous explique Mohamed Benhammou, le président de la fédération africaine des études stratégiques, un membre du PAM en rupture de ban avec la direction de son parti. Du côté du département de Salaheddine Mezouar, qui se trouve, d'ailleurs, en déplacement au Kenya pour le 50ième anniversaire de l'indépendance de ce pays, c'est le silence radio. Sous couvert d'anonymat une source nous confie qu'ils ne sont au courant de rien. De son côté la diplomatie d'Asunción n'a publié, jusqu'à présent, aucun communiqué allant dans ce sens. Le Polisario et la république du Paraguay avaient renoué leurs relations diplomatiques en août 2011. Et tant qu'aucune annonce n'est faite au plus haut sommet de l'Etat, on peut supposer que ces relations ne sont pas encore officiellement coupées. Un joli coup de pub pour le PAM Néanmoins, le Maroc a réussi, grâce à la mobilisation de l'homme fort au sein du PAM, Ilyas El Omari, à convaincre la présidence de la Chambre haute du parlement à Ascension, de geler toute relation avec le Polisario. Et c'est déjà une petite victoire diplomatique pour le Maroc. Par ailleurs, même le texte dûment estampillé par la MAP n'a fait à aucun moment mention du retrait de la reconnaissance de l'Etat du Paraguay de la «RASD». «Après avoir examiné les implications négatives de la décision unilatérale prise en août 2011 par l'ancien conseiller Jorge Laracastro consistant à établir des relations avec la prétendue RASD, dirigée par une organisation séparatiste armée, en l'occurrence le Polisario, la présidence de la chambre haute a exprimé son appui à la légalité internationale et à l'option des négociations pour régler ce conflit, ainsi que la suspension de toute forme de relation avec le Polisario», annonce la dépêche de l'agence marocaine. Cette affaire pourrait rappeler ce qui c'est produite au Chili il y a quelques années. A Santiago, le président de la Chambre haute, Guido Girardi Lavin avait salué le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007, alors que la majorité des députés soutenait le Front. Ils avaient même invité, août 2009, l'ancienne présidente Michelle Bachelet à reconnaître la «RASD».