Porter le voile peut être l'objet de refus d'intégration dans certaines associations bénévoles. Les «Restos du cœur» viennent en effet d'éconduire deux femmes qui se sont portées volontaires en raison de leur voile. Un fait similaire s'est d'ailleurs produit l'année dernière lorsqu'une Toulousaine avait été refoulée pour les mêmes raisons. Pourtant, l'association admet qu'elle a «nécessairement besoin de volontaires» ! Même dans les associations qui font appel au bénévolat, le voile n'a pas droit de cité. Après qu'une femme toulousaine qui envisageait d'intégrer les Restos du cœur ait été refoulée l'année dernière, deux autres viennent de subir le même sort. Selon le Collectif Contre l'Islamophobie en France (CCIF), leur proposition d'aide volontaire a été rejetée pour la simple raison que l'association veut «éviter tout conflit», comme le rapporte le site Ajib. Cette décision a étonné le CCIF qui dénonce cette discrimination particulièrement «choquante et consternante» surtout qu'elle émane d'une telle association. A entendre le CCIF, c'est «totalement contradiction» avec les principes que les Restos du cœur font valoir, à savoir le partage, la générosité et l'égalité. «Le besoin de bénévoles est plus que nécessaire» L'association vient de lancer sa campagne 2013 d'aide au plus démunis qui verra la distribution de repas à ceux qui en ont besoin en plus d'autres services, notamment l'accompagnement administratif, l'aide à la recherche d'emploi, le don de fournitures scolaires, de vêtements, l'alphabétisation, les loisirs et la convivialité. Elle débutera le 25 novembre prochain et les inscriptions sont déjà ouvertes. Sur Sudouest, le président des Restos du pays foyen, Jean-Pierre Pasquon, a d'ailleurs admis que le besoin de bénévoles est plus que nécessaire. «Toute personne acceptant de consacrer, ne serait-ce qu'une demi-journée par semaine, pour aider les plus démunis de notre région, sera la bienvenue», a-t-il fait savoir. Seulement, l'on pourrait ajouter la condition : «qui plus est non voilée». Allez «offrir vos services aux associations musulmanes» A voire de près la réaction des «Restos du cœur», aucun de ses principes n'a été respecté. Pire, à en croire le CCIF, l'association a demandé à l'une des deux femmes d'aller plutôt «offrir ses services à des associations musulmanes». Une requête qui est «surprenante» aux yeux du CCIF d'autant plus que le reproche fréquemment fait aux musulmans est de pratiquer le communautarisme. «C'est eux qui tentent de nous pousser au communautarisme», s'était même plainte la toulousaine l'année dernière. «Pourquoi une musulmane devrait forcément se tourner vers une association communautaire, lorsqu'elle souhaite simplement s'engager pour aider les autres, quelle que soit leur appartenance confessionnelle ?», dénonçait-t-elle. La réponse est à trouver aux Restos du cœur.