Bientôt, la révocation d'un fonctionnaire de confession musulmane pour port ostentatoire de la barbe ne sera plus aussi facile. En effet, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a été accrédité par l'Organisation des nations unies. Depuis vendredi 2 septembre, le CCIF devient donc membre consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) de l'ONU. Les musulmans discriminés auront désormais, non seulement une tribune, mais aussi un appui important avec le CCIF. Pour ce musulman aujourd'hui menacé de révocation de son poste de fonctionnaire à la mairie de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), à cause de sa barbe «ostentatoire», le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) est un recours possible. Encore plus maintenant que le CCIF a été décrété membre consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC). Huit ans après sa création, le CCIF est aujourd'hui reconnu an tant qu'ONG par l'Organisation des nations unies (ONU). Une fierté pour le CCIF et le résultat de plusieurs années de labeur dans la lutte contre l'islamophobie rampante. Le CCIF considère que l'obtention de ce statut «marque la reconnaissance au niveau international» des avancées et travaux réalisés par le Collectif. «Cette reconnaissance est l'annonce que le combat contre l'islamophobie doit et va continuer. Portée auprès des organisations internationales, la lutte pour faire respecter les droits de tous les citoyens musulmans aura davantage d'impact.» Lit-on sur le communiqué du CCIF. Des positions courageuses En juin dernier déjà, le CCIF avait été reconnu d'intérêt général par les autorités françaises. Les donateurs bénéficient, depuis le 8 juin, d'une réduction d'impôts qui s'élève à 66 %. «Un don de 90 euros ne vous reviendra ainsi qu'à 30 euros», expliquait le CCIF sur son site internet. Entre condamnations de propos racistes, d'actes discriminatoires par voie de communiqué, ou encore en portant les litiges liés à l'islamophobie devant le tribunal, le CCIF est sur tous les fronts depuis sa création en 2003. Leur site offre également une tribune à ceux qui souhaitent témoigner. Dans ses communiqués publiés sur le même site, le CCIF hausse le ton dans des positions tranchées et courageuses. Le Collectif y dénonce par exemple «les propos nauséabonds de Marine le Pen sur les prières musulmanes» l'enjoignant à s'expliquer devant un tribunal, ou encore considère «scandaleux» qu'une juge se permette «d'avoir une attitude aussi ignoble en demandant à une femme d'enlever le voile pour entrer dans le tribunal». C'est sa capacité à «traiter des problèmes relevant de la compétence du Conseil économique et social», celle «d'apporter une assistance effective aux travaux du Conseil (économique et social, ndlr)», ainsi que la conformité de ses objectifs avec les «buts et principes de la charte des Nations unies» qui ont valu au CCIF d'être élevé au rang d'institution.