Suite aux déclarations, mercredi 30 mars, de la ministre française des Droits des femmes sur RMC, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a appelé hier à « mener une action de groupe contre les propos de Laurence Rossignol » dans un communiqué mis en ligne hier sur son site. L'objectif est de déposer des centaines de plaintes contre la responsable socialiste, qui avait critiqué le choix des femmes qui portent le voile. Elle a comparé leur situation à celle des afro-américains du temps de l'esclavage aux Etats Unis, en utilisant le terme « nègres ». Dénonçant autant l'islamophobie que la négrophobie, le CCIF appelle toutes les personnes se sentant visées par ces déclarations à se rapprocher de son service juridique. L'organisme s'engage à organiser la procédure, « avec toutes les structures qui veulent se joindre à cette initiative, contre le racisme d'Etat ». Pour cette association de défense des droits de l'homme fondée il y a une quinzaine d'années, il faut refuser qu'un tel discours « puisse rester impuni au plus haut niveau de l'Etat », ces propos ne pouvant pas être interprétés « comme une énième maladresse sans conséquences ». Le communiqué ajoute : « Quand un-e ministre s'exprime dans l'exercice de ses fonctions, on ne parle ni de « dérapage » ni de « gaffe », mais de responsabilité politique, pleine et entière ». Sinon, « un nouveau pallier serait franchi en matière d'institutionalisation du racisme et de l'islamophobie ». A ce sujet, le CCIF indique que les services de l'Etat français sont loin d'être irréprochables : en 2015, précise le collectif, 64% des actes de discrimination ont eu lieu dans des services publics. « Alors même que l'Etat lance une campagne nationale de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les actes anti-musulmans » note le communiqué, « nous refusons que des personnes ou des communautés (…) servent d'exutoire populiste, pour masquer l'échec des politiques menées ». L'intégralité de cet appel du CCIF est publiée sur le site de l'association (www.islamophobie.net) et la vidéo ci dessous reprend la déclaration de la ministre, dénoncée depuis par plusieurs organismes en France.