Au Québec, le projet d'adoption d'une «Charte des valeurs québécoises», prôné par le Parti québécois, fait toujours polémique. Jeudi, le Centre culturel islamique de Québec a réaffirmé sa vive opposition au projet de loi qui, selon lui, ne fera qu'accentuer la discrimination envers les femmes voilées notamment. La Charte des valeurs québécoises, proposée Bernard Drainville, ministre des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, n'a pas encore fini de faire parler d'elle au Québec. Jeudi, lors d'une conférence de presse, le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) a encore rappelé son opposition au projet, estimant qu'il ne fera qu'accentuer la discrimination envers les femmes de confession musulmane, qui ont choisi de porter le voile, rapporte Radio-canada.ca. Selon le CCIQ, cette charte, telle qu'elle est proposée aujourd'hui à l'adoption, risque aussi d'empêcher ces femmes d'accéder à l'emploi dans la fonction publique. Son président, Mohamed Labidi, réclame ainsi son retrait. A la place, il suggère au gouvernement à «organiser un exercice de consultation publique où les citoyens et les membres de la société civile auront l'occasion de proposer leurs visions d'une Charte des valeurs québécoises». «Si jamais la charte passe, on va la contester de façon légale», prévient le responsable. Le niqab dans le viseur En réalité, ce n'est pas la Charte en entier qui dérange, mais plutôt une de ses dispositions, visant à interdire le port des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique. Selon Fatou Kiné Cissé, une enseignante citée par le journal La Presse, «le gros du problème reste encore l'incompréhension». «Tant qu'on va croire que (Ndlr : le voile), c'est une soumission à l'homme, on n'est pas sorti du bois!», ajoute-telle, soulignant son droit de vivre sa religion comme elle l'entend. Zebida Bendjeddou, présidente du conseil des femmes du CCIQ, citée par la même source, a elle indiqué que «la population n'avait pas à craindre des dames vêtues d'un voile intégral bossent dans les ministères, ou qu'elles refusent de soulever leur niqab pour voter ou se faire photographier afin de produire un permis de conduire». «Ça se fait déjà. Les femmes qui portent le niqab, elles se découvrent le visage», assure-t-elle. Québécois musulmans pour les droits et libertés Outre le CCIQ, une nouvelle association appelée «Québécois musulmans pour les droits et libertés», formée il y a une dizaine de jours, y est également opposée. Regroupant au total 50 organisations communautaires, celle-ci défend le droit d'arborer les signes religieux «pour tous les employés de l'Etat, y compris les policiers, les juges et les gardiens de prison», souligne encore Radio Canada. Le regroupement prône, en effet, le respect des chartes canadienne et québécoise en matières des droites et des libertés, et de la Déclaration universelles des droits de l'Homme. Il est également pour le maintient du crucifix à l'Assemblée nationale.