La demande de l'Arabie Saoudite d'obtenir le statut de membre observateur à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui tient son 15eme sommet à Antananarivo (Madagascar), a été repoussée de deux ans en raison de son bilan en matière de droits de la personne.Selon Radio Canada qui cite une source bien informée, le Québec et le Canada ont pris position, lors d'une rencontre à huis clos, en faveur d'une recommandation d'un comité ad hoc, qui conseillait que soient envoyés des observateurs sur le terrain, afin de déterminer si Riyad remplissait les conditions nécessaires à son adhésion.La même source précise que la France, la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Burkina Faso et le Tchad se sont également prononcés pour ce compromis. Plusieurs pays s'opposaient à cette résolution diplomatique, notamment le Maroc, le Sénégal, le Bénin et le Gabon, souligne Radio Canada selon laquelle, Philippe Couillard a joué un rôle dans cette résolution, le Québec ayant été le premier à s'opposer aux arguments du Maroc, qui souhaitait l'adhésion immédiate. Pour plaider sa cause, le premier ministre québécois aurait évoqué le cas du blogueur Raïf Badawi, emprisonné et menacé de torture parce qu'il a prôné la libéralisation du régime. Badawi, emprisonné depuis 2012, a été condamné à 100 coups de fouet et à 10 ans de prison. Il en a reçu 50 en janvier 2015, mais les autres séances ont été reportées en raison de son piètre état de santé. Sa femme, Ensaf Haidar, s'est réfugiée au Québec, dans la ville de Sherbrooke, où elle vit avec leurs trois enfants. Contrairement à l'Arabie saoudite, l'Ontario, l'Argentine, la Corée du Sud et la Nouvelle-Calédonie, qui demandaient également le statut de membre observateur de l'OIF, ont vu leur candidature acceptée, indique Radio Canada.