Si les associations des droits de l'Homme, tant au Maroc qu'à l'étranger, sont unanimes pour exprimer leur solidarité avec Ali Anouzla et demander sa libération, des formations politiques marocaines saluent l'arrestation du directeur de Lakome.com. Vingt-quatre heures après l'arrestation d'Ali Anouzla, le directeur de Lakome.com, trois partis politiques saisissent cette occasion pour tirer à boulets rouges sur le journaliste. Il s'agit de l'Istiqlal de Hamid Chabat, du RNI de Salaheddine Mezouar et du Mouvement populaire dirigé par Mohand Laenser qui n'est autre que le ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement Benkirane. Anouzla, 5ième colonne pour les amis de Chabat Sans la moindre équivoque, pour la direction du parti de la Balance les écrits d'Anouzla ne peuvent qu'être de "la 5ième colonne" dont l'objectif est de " porter atteinte à l'intégrité territoriale du royaume». Puisqu'il «a transformé ce qu'il publie en une campagne de propagande contre les intérêts vitaux» du Maroc. Quant à la diffusion de Lakome de la vidéo d'AQMI, les amis de Chabat la considèrent comme une «appropriation d'un discours terroriste menaçant vertement les citoyens marocains. Laquelle est réprimée par la loi». La même source ajoute que les istiqlaliens sont solidaires avec toutes «les mesures légales entreprises par les services de la sûreté et de la justice du royaume (contre Ali Anouzla). Ce qui, selon eux, ne constituent pas une entrave à la presse et la liberté d'expression» mais une «protection de la patrie et des citoyens». Hamid Chabat évoque le cas Anouzla Le MP et le RNI sur la même longueur d'onde Même son de cloche chez le Mouvement populaire. Cette composante de la majorité a tenu, hier, une réunion consacrée exclusivement à cette affaire. Les Harakis estiment que la diffusion de la fameuse vidéo d'AQMI est «une conduite irresponsable qui n'a rien avoir avec le noble travail journalistique». Il ne s'agit pas seulement, pour le MP, d'une «adhésion à un discours terroriste» mais aussi d'une «promotion» visant à «servir un agenda terroriste». De son côté le RNI, qui n'a que quelques jours voire même quelques heures dans les rangs de l'opposition, on s'est dit favorable à «l'application la loi contre toute personne impliquée dans des actes abjects menaçant la stabilité de l'Etat et la société». Les amis de Salaeddine Mezouar considèrent que le royaume est visé par «des campagnes incitant à la violence, la haine et le terrorisme aveugle» dont les auteurs sont des «parties hostiles au processus démocratique dans lequel le Maroc s'est engagé». Dans les jours à venir, il est fort probable que d'autres enseignes politiques expriment des positions identiques à celles de l'Istiqlal, RNI et MP. Ce n'est qu'une question de temps.