Est-ce la dernière ligne droite pour Benkirane II ? Les négociations s'annoncent prometteuse avec le RNI avec le récent regain d'optimisme au sein de la majorité gouvernementale. Toutefois, l'avenir de Mezouar est au cœur de toutes les spéculations : Reviendrait-il au ministère des Finances, ou sera-t-il nommé à la tête des Affaires étrangères ? El Othmani paierait-il si cher l'erreur d'avoir rencontré des membres des Frères musulmans du Koweït lors d'un déplacement officiel dans l'émirat ? Est-ce le dénouement pour Benkirane II ? Des sources au sein de la majorité gouvernementale expriment leur satisfaction suite à la réunion, tenue dans la soirée d'hier, entre le secrétaire général du PJD et le président du RNI. «Les informations que nous avons tendent vers la résolution de la crise. Il reste quelques réglages à effectuer avant l'annonce officielle du nouveau cabinet que d'ailleurs nous souhaitons vivement voir formé dans les prochains jours», nous confie Karim Taj, membre du bureau politique du PPS. Quel ministère pour Mezouar ? A moins d'un revirement de dernière minute, le prochain round de négociations entre Benkirane et Mezouar, prévu vendredi ou samedi, pourrait sceller de façon définitive le sort de Benkirane II. Le président du RNI devrait présenter la liste de candidats ministrables de son parti. Deux femmes sont pressenties pour occuper des maroquins : M'Barka Bouaida, ex-députée et ancienne présidente de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants. D'origine sahraouie, elle a de fortes chances d'hériter du portefeuille de Youssef Amrani en tant que n°2 au département des Affaires étrangères. Amina Belkhadra est la seconde femme des ministrables du RNI. L'actuelle présidente de l'Office national des hydrocarbures et des mines serait appelé à remplacer l'istiqlalien Fouad Douiri à la tête du ministère de l'Energie. Un département qu'elle connait très bien puisqu'elle l'a dirigé entre octobre 2007 et janvier 2012 sous le gouvernement Abbas El Fassi. Dans ce contexte de sortie de crise, le secrétariat général du PJD devrait tenir une réunion, la première de la rentrée politique, pour débattre des négociations avec Mezouar, mais aussi et surtout de la possibilité que l'ancien ministre des Finances puisse revenir à la tête de ce département. Une option envisageable à moins d'une intervention du Palais, qui serait salutaire pour Benkirane, en éloignant le président du RNI du gouvernement en échange de la présidence de la Chambre des représentants. D'autant que Karim Ghellab n'a plus la cote après que son parti, l'Istiqlal, a basculé dans les rangs de l'opposition.