Le port du foulard islamique revient sur le devant de la scène en France. Cette fois-ci, c'est un rapport du Haut conseil à l'intégration proposant notamment l'interdiction du port du foulard à l'université qui sème le trouble. La question du port du voile islamique divise le Haut conseil à l'intégration (HCI) et l'Observatoire de la laïcité en France. Dans un rapport datant d'avril, le HCI émettait dans ses douze propositions l'interdiction du port du voile à l'université et dans les établissements d'enseignement supérieur. Sauf que l'Observatoire de la laïcité vient de déclarer «hors d'actualité» cette proposition lundi, soulignant que les recommandations du HCI «n'engagent que lui» et «à ce jour, il y a d'autres urgences». Les prises de position contre cette proposition se multiplient Au lendemain de la publication de ce rapport par Le Monde, des réactions ont fusé dans les milieux politique et religieux. Des élus ont pris position sur la question. Le député UMP, Hervé Mariton s'est, par exemple, dit contre l'interdiction du port du voile islamique. «L'interdiction de tout signe ostensible ne me paraît pas pouvoir s'appliquer à l'université comme au collège, à l'école ou au lycée», a déclaré l'élu UMP sur France Inter. Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, a indiqué que l'Université de Lille avait tenté d'interdire le voile à ses étudiantes à la fin des années 1990 et avait été désavouée par le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative. Mieux, Zekri précise que la loi sur la liberté d'expression «reconnaît aux étudiants le droit d'exprimer leurs convictions religieuses à l'intérieur des universités, mais interdit d'exercer des pressions sur les autres membres de la communauté ou de créer des perturbations». Quant au président du Conseil français du Culte musulman, Dalil Boubakeur, il s'est aussi prononcé sur la question, dénonçant «une nouvelle stigmatisation de l'islam». D'autres voix se sont également prononcées sur la proposition du HCI qui continue de semer le trouble dans les universités françaises. C'est depuis 2004 qu'une loi interdit le port de «signes religieux ostentatoires» dans les établissements d'enseignement secondaire en France. Mais, l'enseignement supérieur n'est pas concerné. Seul le niqab (voile intégral), est interdit dans l'espace public depuis 2011, le foulard, quant à lui, reste autorisé.