C'est probablement la première fois qu'une telle sentence est prononcée par la justice au Maroc. Selon le quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki, les ministères de l'Intérieur et de la Santé ont été tenus pour responsables de la mort de Hamza Bakkali, le supporter wydadi décédé, le 14 avril 2012, après un match qui opposait le WAC aux FAR de Rabat. La famille, qui a appris la nouvelles par les réseaux sociaux, a l'intention de faire appel. Le tribunal administratif de Rabat a statué dans l'affaire Hamza Bakkali, le jeune supporter de foot, décédé en avril 2012, après de violents incidents ayant suivi une rencontre opposant le Wydad de Casablanca au FAR de Rabat. Le ministre de l'Intérieur et le Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, sous la tutelle du ministère de la Santé, ont tous les deux été tenus pour responsables de la mort du jeune homme. C'est ce qu'assure en tous cas le quotidien arabophone Al Ittihad Al Ichtiraki dans son édition d'aujourd'hui, lundi 5 août. Selon le journal, les deux départements ont été condamnés à verser la somme de 600 000 dirhams, en guise d'indemnisation à la famille du défunt. Le tribunal administratif a d'abord estimé que la police était responsable des blessures qui ont été provoquées par l'intervention musclée au stade Mohammed V, le jour du match. Il a ensuite jugé que le CHU Ibn Rochd n'avait pas fourni l'assistance médicale «gratuite et obligatoire» à la vicitime, comme prévu par le règlement dans les cas d'urgence. La famille pas au courant Contacté ce matin par nos soins, Mohammed Nassiri, l'oncle de la victime, s'est dit très surpris par la nouvelle, vu qu'il ne s'attendait pas à ce qu'un jugement soit prononcé en l'absence de la famille. «On a appris ça par Facebook et la presse. On n'était au courant de rien avant. On est en train de voir ça avec les avocats, mais en tout cas on n'a pas été informé de cette sentence», a-t-il confié, en attendant d'en savoir plus. Joint une seconde fois, dans l'après-midi, l'oncle de Hamza Bakkali nous a indiqué que les avocats de la famille lui avaient confirmé l'information à leur tour. Mais concernant le verdict rendu par le tribunal administratif, l'homme est resté sceptique. «C'est un bon point mais ce n'est pas suffisant pour quelqu'un qui est mort, qui avait 20 ans et une belle carrière devant lui», a-t-il regretté. La famille Bakkali ne compte pas en rester là. Selon l'oncle de Hamza, les avocats vont faire appel du jugement. Celui-ci a également rappellé qu'un second jugement relatif au «procès en pénal» devrait être prononcé. La date du verdict est, toutefois, encore inconnue. Un coup de matraque Hamza Bakkali, 20 ans, originaire de Meknès, avait fait le déplacement, le 14 avril 2012, à Casablanca pour assister au match ayant opposé le même jour, le Wydad de Casablanca aux FAR de Rabat, pour le compte du championnat marocain. Le choc avait été entaché par de violents incidents ayant éclaté au complexe Mohammed V, entre supporters et forces de l'ordre. Des dizaines de blessés avaient alors été enregistrés, parmi eux se trouverait le jeune supporter. Ayant reçu un coup de matraque à la tète, Hamza Bakkali a été transféré au CHU Ibn Rochd où il a été admis au service des urgences pour «un traumatisme cranio-facial». Examiné sur place par «un médecin, Hamza est rapidement redirigé vers un autre hôpital pour faire un scanner cérébral. Pris de panique, Hamza a décidé de rentrer chez lui. Prend alors le premier train pour Meknès, mais une fois arrivé au niveau de la gare de Sidi Kacem, le jeune est pris d'un malaise. Il succombera quelques instants plus tard à une hémorragie cérébrale.