Sept mois après la mort de Hamza Bekkali, le jeune supporter wydadi originaire de Meknès, sa famille n'a toujours pas réussi à avoir des explications convaincantes sur les causes de son décès. Ayant déposé plainte et réclamé l'ouverture d'une enquête, en mai dernier, la famille dénonce aujourd'hui la lenteur observée dans le traitement du dossier. Cela fait près de sept mois que Hamza Bekkali a disparu et sa mort n'a toujours pas été élucidée. Du moins, c'est ce que déplorent aujourd'hui les membres de sa famille, dont son oncle Mohamed Nassiri qui est venu nous voir à la rédaction hier, mardi 30 octobre, documents judicaires à l'appui. Rappel des faits Le 14 avril 2012, ce jeune homme habitant la ville de Meknès, avait fait le déplacement à Casablanca pour supporter son équipe de cœur, le Wydad, qui affrontait ce jour-là les FAR de Rabat, dans le cadre du championnat marocain de football. Les choses avaient cependant mal tourné au complexe Mohammed V. De violents incidents avaient éclaté sur les gradins du stade, entre supporters et forces de l'ordre, faisant au passage plusieurs dizaines de blessés. Parmi eux se trouvait Hamza Bekkali. Ayant reçu un coup de matraque, selon un témoin, il a rapidement été transféré au Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd. Sur place, le jeune homme est admis au service des urgences du CHU pour «un traumatisme cranio-facial». «Inconscient», Hamza est alors examiné par «un médecin résidant en neurologie» avant d'être redirigé, à son réveil, vers un autre hôpital pour y subir un scanner cérébral. Sauf que Hamza, pris de panique, a préféré rentrer chez lui à Meknès et retrouver les membres de sa famille. Il prend alors le premier train à destination de Meknès mais une fois arrivé au niveau de la gare de Sidi Kacem, le jeune est pris d'un malaise. Il décédera quelques temps plus tard à l'hôpital provincial de Sidi Kacem, suite à ce qui semblait être une hémorragie cérébrale. Pour sa famille, le CHU Ibn Rochd est en partie responsable. Responsable de ne pas avoir retenu leur fils plus longtemps pour des examens approfondis. Le rapport d'autopsie n'a pas été remis à la famille Le 4 mai dernier, soit trois semaines après les faits, l'avocat de la famille Bekkali adresse une plainte à l'intention du procureur du roi auprès de la cour d'appel de Casablanca, consultée mardi par Yabiladi.com, dans laquelle il demande l'ouverture d'une enquête sur les circonstances jugées «obscures» du décès. Me Aziz Douni réclame également que les principales parties concernées puissent être entendues par la justice, notamment le principal témoin des faits, le directeur du complexe sportif Mohammed V, le directeur du CHU Ibn Rochd, la sûreté nationale, et le ministre de la Santé Hossein El Ouardi. Aussi, dans sa plainte, la famille affirme également qu'elle n'a jamais eu accès au rapport d'autopsie de la victime qui lui permettrait de mettre la lumière sur la mort de Hamza. Le rapport en question aurait été d'abord remis, le 16 avril 2012, à la cour d'appel de Kenitra, avant d'être renvoyé plus tard au tribunal casablancais. En tout cas, nul ne sait les causes exactes ayant entrainé la mort du jeune homme. Aujourd'hui, sa famille dénonce la lenteur de la justice marocaine dans le traitement de ce dossier et demande à ce que justice soit faite. Elle déplore, par ailleurs, le support «insuffisant» apporté par les Winners, principale association de supporters du club Wydad de Casablanca (WAC).