Dix jours après la mort de Hamza Bekkali, le jeune supporter wydadi décédé suite aux incidents du match WAC-FAR, sa famille n'arrive toujours pas à faire son deuil. Cette dernière accuse l'hôpital Ibn Rochd de Casablanca d'avoir manqué à ses responsabilités lors de l'examen médical de son fils. D'un autre côté, un témoin oculaire affirme avoir vu un des éléments des forces de l'ordre frapper Hamza Bekkali. Eclairages. Le drame s'est produit samedi 14 avril. Hamza Bekkali, jeune homme de 19 ans, originaire de la ville de Meknès, décide de se rendre à Casablanca pour encourager l'équipe pour qui il se passionne dès son plus jeune âge : le WAC. Les Rouges affrontaient ce jour-là les FAR de Rabat, un match choc du championnat marocain, qui généralement mobilise des milliers de supporters. Pour ne pas inquiéter sa famille, ce jeune garçon «surprotégé» par sa maman, a préféré faire le déplacement en cachette à la capitale économique, nous raconte l'oncle du défunt, Mohamed Nassiri. Par malheur, les choses tournent mal pour Hamza Bekkali qui, une fois bien installé dans les tribunes du stade Mohammed V, se retrouve pris au piège dans de violents affrontements entre des supporters du Wydad et les forces de l'ordre déployés sur place. Hamza reçoit un violent coup au niveau de la tête, qui lui sera, plus tard, fatal. Hamza se voit alors transféré, avec plus de 70 autres blessés, au centre hospitalier universitaire Ibn Rochd pour recevoir les premiers soins. Selon le rapport du CHU, relayé par la MAP, et dont nous avons reçu une copie, «Hamza a été admis au service d'accueil des urgences le 14 avril 2012, suite à un traumatisme cranio-facial à 15h44» où il a été examiné par «un médecin résident en neurologie». L'hôpital Ibn Rochd pointé du doigt «A l'admission, le patient était conscient avec un état hémodynamique et un état respiratoire stables. Il a bénéficié de soins locaux au niveau de la face et du cuir chevelu, et a été adressé au service des urgences de l'hôpital 20 août pour avis ORL et pour un scanner cérébral», explique le rapport hospitalier, qui assure que «le patient ne s'est pas présenté pour ce complément d'examens à l'hôpital 20 Août». Toutefois, pour les membres de sa famille, Hamza n'a pas été pris en charge comme il se doit par l'hôpital. Vu son cas, «Hamza n'aurait jamais dû quitter l'hôpital et devait être retenu au moins 24 heures en observation», déplore l'oncle de la victime. Après avoir quitté le CHU casablancais, Hamza se précipite à la gare ferroviaire Casa-Voyageurs et prend le premier train Casablanca-Meknès. Arrivé à proximité de la ville de Sidi Kacem, vers 19h, Hamza succombe soudainement à un malaise qui serait manifestement une hémorragie cérébrale. Quand il est transféré à l'hôpital le plus proche, à savoir le centre hospitalier provincial de Sidi Kacem, Hamza avait déjà, rendu l'âme. Une autopsie sera ordonnée, le même jour, par la police locale afin de déterminer les causes exactes du décès. Qui est le vrai responsable ? D'un côté, c'est la négligence des services hospitaliers d'Ibn Rochd qui est pointée du doigt. De l'autre, ce sont les membres de la police ayant participé à l'intervention au stade Mohammed V qui sont mis en cause. Un témoin oculaire, ayant pris contact avec la famille de la victime, affirme en effet avoir vu un élément des forces de l'ordre donner un coup de matraque à Hamza Bekkali, au niveau de la tête. Il assure également, avoir vu la victime s'évanouir dans les tribunes, avant qu'elle ne soit transférée au CHU Ibn Rochd, a fait savoir hier, lundi 23 avril, le quotidien Assabah. Notons que ce témoignage est en contradiction avec le rapport de l'hôpital en question qui, pour rappel, avait assuré que le défunt était parfaitement conscient lors de son arrivée au CHU. Une chose est sûre, plusieurs zones d'ombres entourent la mort prématurée de la victime. Hamza Bekkali, tout juste âgé de 19 ans, était étudiant en deuxième année, à l'Institut de comptabilité de Meknès. Son corps a été enterré le lendemain du drame, dimanche 15 avril, à Meknès, sa ville natale. Aujourd'hui, la famille Bekkali n'a, toujours, pas fait son deuil. Elle compte déposer une plainte «contre X», dans les prochains jours, auprès du procureur du roi qui devra à son tour ordonner une enquête.