Les requêtes que pourraient adresser les MRE au chef du gouvernement marocain qui se présentera, sur ce thème devant la chambre haute du parlement, après demain, sont interminables. Yabiladi a recueilli les principales auprès d'acteurs associatifs. Les requêtes que pourraient adresser les MRE au chef du gouvernement marocain qui se présentera, sur ce thème devant la chambre haute du parlement, après demain, sont interminables. Yabiladi a recueilli les principales auprès d'acteurs associatifs. Alors que 60% des Marocains d'Espagne souffrent du chômage, selon la Banque d'Espagne, Abdellilah Benkirane, le chef du gouvernement marocain sera devant la chambre haute, le 8 mai, à Rabat, pour répondre aux questions des conseillers concernant les Marocains résidant à l'étranger. Ces derniers, s'ils pouvaient s'adresser directement à lui, auraient de très nombreuses requêtes à lui adresser. «Honte à eux [le gouvernement, ndlr], car ils ne tiennent pas compte des Marocains en Espagne. Certains fouillent dans les poubelles, d'autres se prostituent, aussi bien des hommes que des femmes, ou commettent des vols», s'étrangle Mohamed El Alami, président de l'Association des amis du peuple marocain (Itran) en Espagne. Certains Marocains envoient leur famille, leur femme et leurs enfants, au Maroc parce que les garder près d'eux, alors qu'ils sont au chômage, leur coûte trop cher, «mais les enfants sont Espagnols. Au Maroc, ces jeunes sont totalement perdus», souligne Mohamed El Alami. Intégration inversée Le constat, fait par Hamid Bichri, président de l'association marocaine OMSSDI, est exactement le même en Italie. «Les enfants nés en Italie que leurs parents emmènent au Maroc trouvent beaucoup de difficultés à s'intégrer. Les écoles italiennes au Maroc sont beaucoup trop chères et mêmes les écoles privées sont souvent au dessus des moyens des familles qui reviennent. Les enfants se retrouvent déclassés dans des écoles publiques où ils n'arrivent pas à suivre à cause de la langue. Le gouvernement doit solliciter des partenariats avec les consulats et les écoles italiennes quitte à aider financièrement les MRE qui reviennent», demande-t-il. Réciprocité des accords sociaux Ces difficultés économiques touchent particulièrement les MRE d'Italie et d'Espagne, pays où l'immigration marocaine est récente. En France, aux Pays-Bas, ce sont les droits de la première génération d'immigrés qui sont menacés. Au harcèlement et aux contrôles discriminatoires de la résidence menés par certains organismes de sécurité sociale à l'égard des vieux migrants, en France, s'est ajoutée la suppression progressive des pensions de retraites de réversion aux enfants et épouses de MRE de Hollande qui résident au Maroc. «Nous demandons, afin qu'il y ait une réelle équité de traitement, que nos retraités MRE puissent bénéficier des mêmes accords fiscaux, régimes sociaux et bancaires que les Français qui ont décidé de résider au Maroc», demande expressément l'association Cap Sud MRE. Retour aux amicales ? Les difficultés rencontrées par les MRE dans leurs pays de résidence sont connues, mais le Maroc reste très éloigné de leurs véritables besoins. «Aujourd'hui, le Maroc nous envoie de l'argent pour acheter un mouton au moment de l'Aïd, ou se charge du rapatriement funéraire, ce n'est pas ce qu'on attend !», s'énerve Mohamed Alami. «On veut une ministère des MRE fort et détaché au sein des consulats, pour que nos contacts avec le Maroc ne soient pas phagocytés par le ministère des Affaires étrangères. Aujourd'hui on revient au système des Amicales ; en somme si un MRE n'est pas en bon terme avec l'ambassadeur ou le consul il ne pourra rien faire avec l'aide ou en direction du Maroc», s'insurge Hamid Bichri. Embaucher des MRE au consulat «Au sein des institutions du ministère des Affaires étrangères (ambassades, consulats), ministère des MRE, ministère du Commerce, des Finances (douanes, etc.) et autres administrations, doivent être intégrés et recrutés des MRE pour une plus grande implication et appréhension des besoins des MRE», insiste Cap Sud MRE. «Les employés des consulats, mais aussi les enseignants d'arabe et les imams ne doivent plus être envoyés du Maroc. Le temps pour eux d'apprendre l'italien, leur mission en Italie est finie. Le Maroc doit plutôt employer directement des Marocains d'Italie diplômés et les former a posteriori au poste en question», explique Hamid Bichri. Vote et éligibilité Autant de doléances qui débouchent nécessairement sur des revendications politiques : représentation et éligibilité au niveau national éternellement repoussées. «Nous demandons la création de circonscriptions en vue des prochaines élections législatives de 2017, dont le nombre des représentants devra être proportionnel au nombre de MRE dans ces régions du monde», demande Cap Sud MRE.