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Le Maroc autorise désormais les prénoms amazighs à l'état civil
Publié dans Yabiladi le 26 - 04 - 2013

Anir, Sifaw, Tifawt, Thiyya ou Bahac, sont là quelques uns des nombreux prénoms amazighs (cf liste prénoms amazighs) désormais reconnus et autorisés au Maroc. Hier, le royaume a fait passer une circulaire, envoyée à tous les bureaux d'état civil du pays et à l'étranger, leur ordonnant d'accepter les prénoms amazighs. Une circulaire qui signe la fin d'une discrimination subie depuis des années par les familles amazighes.
Depuis cette semaine, le Maroc autorise les parents à donner des prénoms amazighs à leurs enfants, rapporte le journal arabophone Assabah dans son édition d'aujourd'hui, 26 avril. Le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser a fait passer une circulaire 32.20 qui a été envoyée à tous les bureaux d'état civil au Maroc mais également aux consulats marocains à l'étranger, leur ordonnant d'accepter dorénavant les prénoms berbères.
Pour Mounir Kejji, militant amazigh, cette circulaire est une excellente nouvelle. «Il était temps ! C'est une victoire et une revanche pour tous les parents qui n'ont pas été autorisés à donner un nom amazigh à leur enfant !», lance-t-il. «Cette circulaire représente la fin d'une loi raciste contre tous les Amazighs, car le fait d'interdire à des parents de donner le prénom qu'il souhaite à leur enfant est totalement discriminatoire», poursuit-il.
La contre-attaque des familles amazighes
Pour en arriver à cette autorisation, Mounir Kejji rappelle que le combat a été, néanmoins dur et long. Il a commencé en 1996 lorsqu'une première circulaire - signée notamment par Driss Basri, le ministre de l'Intérieur de l'époque et Abdelouahab Ben Mansour président de la Haute commission de l'état civil et historiographe du royaume - avait été envoyée aux bureaux marocains de l'état civil pour interdire les noms amazighs.
Suite à cette interdiction, plusieurs familles s'étaient vues refuser de donner un prénom amazigh à leur enfant. Au lieu de se soumettre, certaines ont au contraire, décidé de contre-attaquer en portant plainte contre cette circulaire, donc contre l'Etat. Cependant, cette contre-attaque avait un prix. Non seulement financier puisque ces familles avaient dû prendre des avocats mais aussi, pendant de longues années leur enfant n'avait pas de prénom officiel. Ce qui veut dire que cet enfant n'existait pas aux yeux de l'état civil marocain. «Heureusement, ces parents ont fini par gagner leur procès !», rappelle Mounir Kejji avec enthousiasme.
Il raconte le cas d'une famille, en 1996, qui souhaitait appeler son fils «Massine» mais les bureaux de l'état civil avaient refusé ce prénom. Durant 6 ans, le petit garçon n'a jamais eu de prénom et n'était pas déclaré à l'état civil, jusqu'au jour où ses parents ont gagné leur procès. Depuis 1996, des dizaines et des dizaines de familles se sont vues refuser, chaque année, de donner un prénom amazigh à leur enfant, que ce soit au Maroc ou à l'étranger. «Le comble du ridicule est qu'il y avait des prénoms qui étaient interdits dans une ville et autorisé dans une autre, comme s'il y avait deux lois dans un seul et même pays. C'est le cas par exemple du prénom Numidia qui avait été interdit à Al Hoceima et accepté à Nador. Ou encore le prénom Youba interdit à Casablanca et autorisé à Kénitra !», s'exclame Mounir Kejji.
Lobby amazigh
Si cette circulaire est passée, c'est aussi grâce à la pression menée ces dernières années par des dizaines d'associations amazighes marocaines qui n'ont pas hésité à monter au créneau chaque fois qu'un nom berbère était interdit. «On peut même parler aujourd'hui de l'existence d'un lobby amazigh au Maroc. Le Maroc d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier ! Les gens prennent conscience de leur amazighité, ils en sont fiers et veulent l'affirmer», explique Mounir Kejji.
Sans oublier, pour enfoncer le clou, les recommandations faites par des organisations internationales des droits de l'homme, comme Human Rights Watch. En 2009, HRW avait envoyé un courrier au ministre de l'Intérieur de l'époque, Chakib Benmoussa lui demandant de lever l'interdiction des prénoms amazighs, qualifiant même cette interdiction de «discrimination ethnique». Une lettre à laquelle le Maroc n'avait jamais répondu.
Mentalité du fonctionnaire
Maintenant que ce texte existe, sera-t-il appliqué sur le terrain et notamment dans les consulats marocains à l'étranger ? C'est là, la grande crainte de Mounir. «La circulaire est là. Dorénavant tout dépend de la mentalité du fonctionnaire que les parents ont en face d'eux. C'est lui qui fait ce qu'il veut. Il suffit qu'il soit amazighophobe pour qu'il refuse l'enregistrement du prénom. Mais avec cette circulaire, les fonctionnaires n'ont pas le choix. Et si les parents rencontrent des difficultés pour imposer leur prénom, ils doivent insister», conclut-il.


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