Dans son rapport, Ban Ki-moon dit craindre des conséquences négatives de la crise au Mali sur le conflit au Sahara. Le secrétaire général de l'ONU propose, également, l'installation d'un mécanisme indépendant pour le contrôle des droits de l'Homme ausi bien au Sahara que dans les camps de Tindouf. Un nouveau rapport du secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara occidental. Il sera débattu le 25 avril par les membres du Conseil de sécurité et fera l'objet d'une résolution des Quinze. La crise malienne est la principale nouveauté du document. Ban Ki-moon a fait sien les propos, du 20 mars à Alger, de son envoyé personnel au Sahara, Christopher Ross,en appelant à une solution urgente du conflit. «La montée de l'instabilité et de l'insécurité au sein et autour du Sahel requiert une solution urgente de ce conflit qui dure depuis longtemps», mis en garde le diplomate sud-coréen. Le Polisario n'exclut pas des infiltrations terroristes Ban Ki-moon reconnait dans son rapport que «tous les gouvernements consultés se sont vivement inquiétés du risque de débordement du conflit malien dans les pays voisins et craignent qu'il ne contribue à radicaliser les camps de réfugiés». Les amis de Mohamed Abdelaziz partagent également cette appréhension mais seulement dans les coulisses. «Au cours de rencontres avec la Minurso, des dirigeants du Front Polisario n'ont pas exclu des infiltrations terroristes», écrit Ban Ki-moon. «D'éventuelles infiltrations de groupes armés, des lacunes dans la coordination en matière de sécurité et le manque de ressources pour le contrôle des frontières mettent les observateurs militaires en danger», poursuit-il. Bien avant cette reconnaissance à demi-mot, le responsable de la défense au Front, l'Algérien Mohamed Lamine Bouhali admettait, dans un entretien accordé au quotidien espagnol ABC, le ralliement de «20 à 25 membres du Polisario» dans les rangs d'AQMI et le MUJAO. Pour la création d'un mécanisme indépendant Jusque là, le document onusien répondait largement aux attentes du Maroc, ce qui va suivre ne va pas les enchanter. Conscient du refus catégorique de Rabat de l'élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara, Ban Ki-moon propose une solution médiane : la création d'un mécanisme indépendant chargé de la supervision de cette épineuse question aussi bien dans les régions sous contrôle de l'administration marocaine que dans les camps de Tindouf en Algérie. «C'est plus que jamais pressant», reconnaît le secrétaire général de l'ONU. Reste à savoir si Alger et Rabat répondront favorablement à la nouvelle proposition de Ban Ki-Moon ?