Un terrain fertile pour les groupes extrémistes Les camps de Tindouf, en territoire algérien, se sont transformés en un terrain fertile pour les groupes extrémistes, écrit mercredi le quotidien londonien d'expression arabe «Al-Arab». La mise en garde exprimée par le Secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, dans son dernier rapport sur le Sahara, au sujet de l'escalade de la radicalisation dans les camps vient confirmer les conclusions de plusieurs rapports internationaux qui avaient attiré l'attention sur la situation alarmante dans ces zones, indique le journal. La publication note que le chef de l'Onu, surpris par les conditions tragiques prévalant à Tindouf, a appelé à une solution urgente à la question du Sahara pour freiner la montée des foyers d'instabilité et d'insécurité dans la région du Sahel et leurs répercussions sur les camps de Tindouf, devenus «une bombe à retardement». D'après le quotidien, les craintes exprimées par le Secrétaire général de l'Onu «sont fondées sur des rapports qui ont confirmé l'implication de certaines parties à l'intérieur des camps de Tindouf dans la guerre au Mali». Le journal rappelle, dans ce contexte, que des dizaines d'hommes armés en provenance des camps avaient rejoint des groupes extrémistes au nord du Mali, quelques jours avant l'offensive lancée conjointement par les forces françaises et maliennes. Citant des sources maliennes bien-informées, le journal indique que des djihadistes en provenance des camps de Tindouf, arrêtés au Mali, ont reconnu avoir pris part à des combats aux côtés du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). Ils ont également reconnu avoir été entrainés par des éléments du «polisario», un mouvement séparatiste crée, hébergé et financé par l'Algérie depuis 1975, avant de rejoindre le Mali, poursuit «Al Arab», soulignant que les djihadistes en provenance de Tindouf représentent le groupe étranger le plus important ayant rejoint le Mali durant les quatre mois avant l'intervention française. Ces djihadistes disposent d'une grande expérience et d'une bonne connaissance du terrain. Il s'agit de combattants professionnels ayant reçu un bon entrainement par des éléments du «polisario», déjà entrainés, à leur tour, par les services algériens, ajoute le quotidien londonien, citant toujours des sources maliennes. Rappelant qu'un récent rapport établi par un observatoire italien des études géostratégiques a souligné que les camps de Tindouf sont désormais ouverts pour l'organisation Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), le quotidien note que la détérioration de la situation dans ces camps, où les populations séquestrées vivent dans la pauvreté absolue, accentue la vulnérabilité de ces zones face aux infiltrations d'organisations terroristes comme l'AQMI. Les conditions économiques déplorables ont également poussé les habitants des camps à s'adonner à des activités illicites dont l'immigration clandestine et le trafic de drogue en l'absence de tout rôle de l'Algérie qui se contente de financer les hommes armés, conclut «Al Arab».