Pour un simple mortel, commettre des fautes fait partie de la vie, c'est même la condition principale pour mieux avancer et réussir. Pour le simple mortel que je suis, je n'ai pas de leçons à donner à qui que ce soit, et surtout quand il s'agit de fautes d'orthographe. Me concernant, j'ai appris ces quelques mots de français dans la rue et avec un peu de chance grâce à la générosité de quelques personnes qui ont su me porter de l'aide au bon moment. C'est le genre d'attention qui peut changer le cours de toute une vie, pour le meilleur, bien évidement. Pour le mortel que je suis, le Marocain lambda qui, quand il parle est le seul à être capable de «jongler» et d'enchainer sur trois langues au milieu d'une même discussion, entre la darija, le berbère et quelques extraits de français pour s'assurer que notre interlocuteur a bien compris le sens et la portée de ce que nous voulons dire et transmettre. Une caractéristique typiquement marocaine tout à notre honneur. Ce mortel se retrouvait devant une scène des plus extraordinaires qu'il soit, quand j'ai vu une photo de la signalétique du stand officiel du royaume chérifien au Salon international du livre à Paris qui s'est tenu sur la période du 22 au 25 mars, où apparaissait une énorme faute d'orthographe : «Les éditeures marocains» (éditeurs s'écrit sans «e»).Je ne vous cache pas qu'au début, je croyais plutôt qu'il s'agissait d'une photo retouchée comme on peut en trouver facilement en ces temps où on n'arrive plus à distinguer le faux du vrai à force de ne plus vouloir voir les choses sous leur vrai visage. Ma première réaction était de me dire, le bon marocain patriote que je suis, qu'il s'agissait encore d'un coup monté par les ennemis de la patrie. Ces personnes qui ne se résignent devant rien pour essayer de trainer l'image de notre cher pays dans la boue, entacher la réputation du pays le plus parfait au monde que nos ennemis nous envient. Mais le problème, c'est qu'il se trouve que cette photo était bien authentique. Pas besoin d'ennemis imaginaires J'avais à m'inventer toutes les explications que je pouvais, même les plus absurdes qu'elles soient, et qui pouvaient au moins me permettre de savoir quelle sorte d'ennemi a réussi à s'introduire dans l'intimité de notre cher pays pour commettre une telle offense à son image. J'ai beau m'inventer des explications, mais j'ai fini par me résigner au fait que vu le niveau des gens qui nous gouvernent, leur professionnalisme hors pair, leur sens du mérite, leurs compétences à en rendre jaloux les nations les plus avancées au monde. Avec toutes ces caractéristiques extraordinaires, nous n'avons pas vraiment besoin d'ennemis imaginaires pour trainer l'image de ce pauvre pays dans la boue…les nôtres savent bien le faire…. Me diriez-vous que l'erreur est humaine, je le conçois volontiers. Personne n'est à l'abri d'en commettre. Mais quand il s'agit de l'image d'un pays, on ne peut pas laisser passer de telles énormités. En plus, nous n'étions pas dans un salon de l'agriculture ou je ne sais quoi (avec tous mes respects aux agriculteurs, fils de famille d'agriculteurs que je suis), mais il s'agit de l'un des plus prestigieux salons du livre, ce genre d'endroit où on célèbre la culture et la noblesse des mots….imaginez le type d'image que cela véhicule sur ce pauvre pays et l'intelligence de son peuple. Mais, connaissant la manière dont les choses marchent chez nous, les exceptions sont toujours la règle et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer….peuple tu peux toujours crever. Visiter le site de l'auteur: http://oumada.wordpress.com/