Le 8 mars de cette année 2013 est à marquer d'une pierre blanche. Les marocaines ont dans leurs ktaf[1] un comité scientifique pour la mise en place de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discriminations, APALD pour les initiés. Ce comité va scientifiquement trouver la formule adéquate pour la mise en œuvre de cette autorité dont dispose l'article 19 de la nouvelle constitution. [1] Epaules dans la langue de Molière Nous avons à nous en réjouir mis à part le fait que c'est presque toujours les mêmes femmes que nous retrouvons dans les différents comités et organismes. Cela n'est pas une contestation de leurs compétences mais seulement une inquiétude pour leur santé. A force d'être partout elles risquent des anémies pernicieuses alors que nous avons un besoin pressant de sang nouveau. Et cela soit dit en passant, les marocaines forment la moitié des 35 millions d'habitants ! Donc forcement il doit y avoir d'autres compétences ! L'APALD est donc une autorité qui «chauffera les épaules»[1] des marocaines ! Son but final est d'imposer la parité à tous les niveaux de gouvernance grâce au décryptage des discriminations. Cette finalité dépasse les rêves les plus fous des féministes chevronnées de ce pays ! En attendant inchallah la mise en application de la parité, essayons de traquer les discriminations les plus importantes. Trois grands axes de la vie publique attestent d'un caractère discriminatoire. Tout d'abord, la discrimination est sournoisement tapie dans les structures partisanes, toutes tendances confondues. La seule femme dans le gouvernement actuel en est une preuve. Ce gouvernement est certes à majorité islamiste mais comprend en son sein des progressistes et des conservateurs. Les progressistes ont été subitement atteints, lors de la composition du gouvernement, d'une myopie envers leurs militantes. Les conservateurs se sont montrés tout aussi malvoyants. La seule femme du gouvernement est islamiste ! L'exigence de la parité dans structures partisanes et syndicales doit être accompagnée d'un travail en amont. Pour y faciliter la participation des femmes, les réunions tardives doivent être évitées au maximum. De même, la contribution des hommes aux tâches du foyer laisserait à leurs conjointes plus de temps pour s'impliquer dans ces structures. L'accès aux postes de décision est à son tour largement discriminatoire. Des femmes compétentes se voient, encore actuellement, «coiffer» dans la promotion à la responsabilité par des personnes de sexe masculin plus jeunes et souvent inexpérimentées. Il est indéniable que la participation des hommes et des femmes à la prise de décision dans leur pays est un enrichissement car elle favorise une approche diversifiée. La fixation d'un quota dans l'attribution des hauts postes est plus que souhaitable avec pour but de tendre vers la parité! La discrimination se niche aussi dans l'image de la femme véhiculée par les médias. Quand elles ne sont pas des mégères qui empoisonnent la vie des hommes, elles sont des poupées faites pour leur plaire. Ces images sont réductrices et insultantes ! Si l'APALD arrive à imposer son autorité dans ces trois axes, elle aurait réussi à «chauffer nos épaules» et à faire «rougir notre visage»[2] ! En attendant, rendez-vous est pris pour le 8 mars prochain ! [1] Expression marocaine qui veut dire épauler, aider [2] Expression marocaine qui signifie rendre fier