L'ancienne médina de Fès, inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l'UNESCO, sera bientôt en chantier. Le roi vient de donner le coup d'envoi, lundi, des travaux pour la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine et la restauration des sites historiques de la ville, le tout pour une enveloppe budgétaire de 615 millions de dirhams. Les détails. Le SOS des ouvriers de la tannerie traditionnelle Chouara de Fès, dans le centre du Maroc, semble avoir été entendu par les autorités marocaines. Ce lieu emblématique de la ville, qui n'occupe pas moins de quatre hectares au cœur de la médina de Fès, date, en effet, de 12 siècles et pouvait donc s'effondrer à tout moment. Bonne nouvelle cependant pour ces ouvriers, la tannerie Chouara sera bientôt réhabilitée. Son nom figure dans la liste des monuments historiques de la ville qui feront l'objet d'un large programme de réhabilitation, lancé hier, lundi 4 mars, par le roi Mohammed VI. Deux autres tanneries sont concernées par le programme, en l'occurrence celle de Ain Azliten et de Sidi Moussa. Au total, ce sont 27 monuments «à forte valeur historique et architecturale» qui vont être restaurés, a fait savoir le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah, cité par la MAP. Il s'agit notamment de cinq médersas (Mohammedia, Sehrij, Mesbahia, Sbaâine et Sefarrine), quatre bordjs (Sidi Bou Nafaâ, Neffara, Boutouil et Kawkab), trois fondouks (Ichichen, Anin et Sagha), deux murailles et deux autres ponts, à savoir ceux de Khrachfiyines et de Terrafine, précise la même source. 2 ans et 285 millions de dirhams 48 mois seront nécessaires à la réalisation de ce programme. Pour ce qui est du coût de sa réalisation, il est de 285 millions de dirhams. Une somme qui sera principalement destinée, selon les propos de Nabil Benabdellah, «à financer les études et les travaux de restauration et de réhabilitation, les volets social et foncier et l'étude relative à la gestion et l'exploitation des monuments historiques». Ces actions «devront contribuer au renforcement des circuits touristiques au niveau de l'ancienne médina de Fès, à l'embellissement du cadre bâti, au développement socio-économique de la ville et à la préservation du cachet authentique de cette cité millénaire inscrite en 1981 au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco», a-t-il affirmé. 3 666 constructions bientôt réhabilitées Les monuments historiques de Fès ne seront pas les seuls à être réhabilités. Un second programme, se concentrant cette fois sur les bâtiments de la ville qui présentent un risque d'effondrement, a également été lancé lundi. Il s'étale sur la période de 2013-2017 et concerne quelques 3 666 constructions menaçant ruine, situées au cœur historique de la capitale spirituelle du royaume. 330 millions de dirhams lui seront consacrés. 143 bâtisses, répertoriés comme «dangereux au premier degré» devront ainsi être démolies dans les prochaines semaines, tandis que 1586 autres édifices seront réhabilités. «L'intervention sur le parc de deuxième degré (941 bâtisses) et troisième degré (996 bâtisses) consistera en la mise en place d'une veille et de mesures préventives», a indiqué Benabdellah. Les deux programmes précités ont pour principal objectif la préservation du cachet authentique» de la ville, a ajouté le ministre. A noter qu'une bonne partie du gouvernement a fait le déplacement hier à Fès, avec à leur tête Abdelilah Benkirane. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture et Abdessamad Qaiouh, ministre de l'Artisanat, étaient également du voyage. Reportage de 2M, diffusé dans le JT du lundi soir