Face à l'intensification de la contrebande des fèves de cacao, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ne cesse d'exprimer ses préoccupations face à cette situation alarmante. Selon plusieurs exportateurs ivoiriens cités par des médias, quelque 50.000 tonnes de cacao auraient été exportées de manière illégale vers la Guinée au dernier trimestre de 2024. En chiffres, cette situation survient alors que le prix du cacao atteint 12.000 dollars la tonne sur les marchés internationaux, soit quatre fois plus que le prix garanti aux producteurs ivoiriens, ce qui rend la contrebande encore plus attrayante. Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire notamment, à la ville frontalière de Danané, ce sont près de 4.000 tonnes de cacao qui seraient transportés illégalement vers le Liberia et la Guinée, selon un responsable d'une coopérative cité par des médias. La même source explique que ce phénomène engendre de lourdes conséquences pour l'économie ivoirienne, privant l'Etat d'importantes recettes fiscales. Face à cette situation, poursuit la même source, le Conseil Café-Cacao de la Côte d'Ivoire appelle à une collaboration accrue entre les acteurs de la filière et les autorités pour lutter contre la contrebande. La persistance de cette crise pourrait engendrer des répercussions économiques graves pour les communautés rurales, déjà fragilisées par la baisse des revenus et l'augmentation des coûts liés à ce trafic illégal, a conclu la même source.