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Monuments historiques et bâti menaçant ruine dans la médina de Fès
SM le Roi lance le chantier de la restauration
Publié dans Albayane le 06 - 03 - 2013

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, lundi à la Place R'cif à Fès, la cérémonie de signature des conventions relatives à la restauration et à la réhabilitation des monuments historiques, ainsi qu'au traitement du bâti menaçant ruine, situés dans l'enceinte de l'ancienne médina de la capitale spirituelle du Royaume. A cette occasion, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la politique de la ville, M. Mohamed Nabil Benabdellah, a présenté devant le Souverain un exposé sur le programme de restauration et de réhabilitation des monuments historiques de la médina de Fès, et sur les interventions réalisées depuis 2004 pour la préservation de l'ancienne médina de Fès et celles prévues au titre du nouveau programme de traitement du bâti menaçant ruine dans le tissu ancien (Fès Médina et Méchouar Fès Jdid) (2013-2017).
Conformément aux Hautes orientations Royales concernant les actions à mener pour la préservation de la capitale scientifique du Royaume, une approche participative a été adoptée entre les départements gouvernementaux concernés et les acteurs locaux ayant abouti à l'élaboration de deux programmes relatifs, respectivement, à la restauration et à la réhabilitation des monuments historiques, et au traitement du bâti menaçant ruine dans l'ancienne médina de Fès, a souligné M. Benabdellah.
Le programme de restauration des monuments historiques mobilisera des investissements de l'ordre de 285,5 millions de dirhams, a précisé le ministre, notant qu'il portera sur la réhabilitation de cinq Médersas, quatre Borjs, trois Foundouks, trois Tanneries, deux Murailles, deux Ponts et huit monuments divers.
Les différentes actions inscrites dans le cadre de ce programme devront contribuer au renforcement des circuits touristiques au niveau de l'ancienne médina de Fès, à l'embellissement du cadre bâti, au développement socio-économique de la ville et à la préservation du cachet authentique de cette Cité millénaire inscrite en 1981 au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, a-t-il ajouté.
Concernant le programme relatif au traitement du bâti menaçant ruine dans le tissu ancien, le ministre a souligné que des actions ont été menées depuis 2004 dans ce cadre et ont permis le relogement de 476 ménages, l'étaiement et l'intervention d'urgence au profit de 1.592 bâtisses et le confortement de 283 édifices.
Le nouveau programme, qui s'étale sur la période 2013-2017, concernera, quant à lui, le traitement de 3.666 bâtisses menaçant ruine en médina, a poursuivi le ministre, notant que ce plan d'action, doté d'une enveloppe budgétaire de 330 millions de dirhams, portera sur la démolition de 143 bâtisses et le traitement de 1.586 édifices répertoriés comme dangereux (1er degré).
L'intervention sur le parc de deuxième degré (941 bâtisses) et troisième degré (996 bâtisses) consistera en la mise en place d'une veille et de mesures préventives (Contrôle et suivi des dégradations, études, intervention d'urgence, Accompagnement social et juridique), a fait observer M. Benabdellah.
SM le Roi a, par la suite, présidé la cérémonie de signature de la convention relative à la restauration et la réhabilitation des monuments historiques de la Médina de Fès et de celle relative au traitement du bâti menaçant ruine dans l'ancienne Médina de Fès.
La première convention a été signée par MM. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Nabil Benabdellah, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, Abdessamad Qaiouh, ministre de l'Artisanat, Mohamed Dardouri, wali de la région de Fès-Boulmane, Hamid Chabat, président de la Commune urbaine de Fès, Hassan Slighoua, président de la Commune Mechouar Fès Jdid et Fouad Serrhini, directeur de l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès.
La seconde convention a été signée par MM. Mohand Laenser, Nizar Baraka, Mohamed Nabil Benabdellah, Mohamed Dardouri, Hamid Chabat, Hassan Slighoua et Fouad Serrhini.
Le Souverain a ensuite effectué une tournée à pied à travers les ruelles de l'ancienne médina de Fès au milieu des applaudissements et des vivats des citoyens, qui ont tenu à exprimer leurs marques de fidélité et de loyalisme à SM le Roi. Le Souverain a ainsi visité des monuments qui feront l'objet d'une réhabilitation, notamment le Pont Khrachfiyine, la Medersa Mohammadia, la Medersa Seffarine, Souk Sebbaghine et le Pont Terrafine.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement, de conseillers de SM le Roi, de membres du Gouvernement, des élus locaux, et de plusieurs autres personnalités civiles et militaires.
Un chantier complexe et très coûteux
Le chantier de réhabilitation de l'habitat menaçant ruine à Fès est complexe et très coûteux si bien que la conjugaison des efforts de tous les partenaires s'avère nécessaire pour vaincre toutes les contraintes d'ordre technique, juridique et socio-économique qui pèsent sur la préservation de ce riche patrimoine historique.
La médina de Fès, qui s'étend sur 280 hectares et compte plus de 200.000 habitants, reflète en effet toute la grandeur de l'histoire du Maroc? ainsi que l'authenticité d'un savoir-faire inégalé dans les domaines culturel, architectural et urbanistique.
Classée en 1981 patrimoine universel par l'UNESCO, la cité Idrisside a fait l'objet de plusieurs menaces liées aussi bien à la pression démographique, à la gestion urbaine qu'à la dégradation de l'environnement de la médina.
Consciente de ces menaces sur l'avenir de cette cité un peu particulière et sur son patrimoine millénaire, l'UNESCO a proclamé la ville de Fès en 1976 "trésor culturel de l'humanité", avant de lancer, en avril 1980, un appel à la solidarité internationale pour la préservation de ce patrimoine culturel et architectural millénaire.
Le projet de préservation de la médina, mené par la L'Agence pour le Développement et la Réhabilitation de la Ville de Fès (ADER-Fès) et financé par les pouvoirs publics et les partenaires internationaux, avait pour objectif de "transformer un patrimoine d'une situation statique à une situation dynamique sans toucher à sa dimension et à sa valeur historique".
Ce projet intégré et très complexe, de l'avis de tous les intervenants, visait la conservation et la réhabilitation de la médina, particulièrement son habitat historique et son environnement urbain, à travers un ensemble d'actions très diversifiées et liées l'une à l'autre.
L'opération porte sur plusieurs axes et composantes tels que les murailles, les sites et monuments historiques, les infrastructures de base et les circuits touristiques.
Il s'agit en particulier du développement d'un système d'incitation favorisant la réhabilitation du patrimoine bâti, l'amélioration de l'accessibilité à la médina et de son environnement, les travaux communautaires (évacuation ruine, interventions d'urgence) et le renforcement institutionnel (formation, études et mobilisation des ressources de communication).
Après l'effondrement d'une maison en 2004 faisant plusieurs victimes, un programme d'urgence a été lancé avec pour objectif principal de garantir la sécurité des personnes et des familles qui occupent ces espaces qui risquent l'effondrement à tout moment.
Depuis son lancement, ce programme de restauration a permis le relogement de 476 ménages, l'intervention d'urgence au profit de 1592 bâtisses, le confortement de 283 bâtisses et l'évacuation de 13 ruines, pour un coût estimé à 498,25 millions de dhs.
Ces projets visent de même à améliorer les conditions de vie de la population par le biais de la consolidation du cadre bâti, la préservation des monuments et le renforcement de l'infrastructure routière et des espaces publics.
En dépit des résultats encourageants engrangés, le manque de moyens, la pression démographique et les difficultés d'ordre technique ont retardé l'aboutissement du chantier.
Selon le directeur de l'Ader-Fès, Fouad Serghini, plus de 1.700 logements à risque sont recensés actuellement dans la médina de Fès, dont la restauration et la réhabilitation nécessitent un investissement de l'ordre de 450 millions de DH.
Les études menées par l'ADER ont démontré que l'habitat menaçant ruine constitue le principal défi pour la préservation du tissu urbanistique de la médina de Fès, de par ses multiples complications d'ordre technique, topographique et socio-économique et leur impact sur la vie des gens et la sécurité des familles qui y sont logées.
Ce phénomène montre clairement que ces logements constituent non seulement un abri pour des milliers de personnes, mais surtout une réalité socio-économique qui mérite des approches innovantes pour la cerner dans ses multiples aspects, selon lui.
Outre la réhabilitation, les interventions de l'ADER visent à intégrer ces habitations dans le tissu économique et à leur rendre leur attrait d'antan pour encourager les gens à continuer à vivre dans cet espace convivial et éviter d'en faire un musée à des fins purement touristiques.
Les conventions signées lundi sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI vont sûrement donner un nouvel élan au programme de restauration de l'habitat et des monuments historiques menaçant ruine dans la médina de Fès.
Il s'agit notamment du traitement de 3.666 bâtisses menaçant ruine en médina intramuros (Fès Médina et Mechouar Fès Jdid), pour un coût de 330 millions de dhs, ainsi que l'intervention en faveur de 5 medersa, 4 borjs, 3 foundouks, 3 tanneries, 2 murailles et 2 ponts, pour une enveloppe budgétaire de 285,5 millions de dhs prise en charge par plusieurs partenaires.
Des efforts d'envergure
Des efforts d'envergure sont consentis par l'ensemble des acteurs concernés pour la réhabilitation et la restauration des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine dans la ville de Fès, surtout au niveau de l'ancienne médina de la capitale spirituelle du Royaume, classée en 1981 patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
Plusieurs actions de réhabilitation, de restauration ou de reconversion de ces édifices et constructions ont été ainsi entreprises selon une approche à la fois socioéconomique, culturelle et patrimoniale.
Le programme de restauration et de réhabilitation des monuments historiques et le programme de traitement du bâti menaçant ruine dans la médina de Fès s'inscrivent justement dans le cadre de ces efforts visant la réhabilitation du tissu urbain de la ville et la préservation de son patrimoine historique, ainsi que l'amélioration des conditions de vie de la population de cette cité millénaire.
La précarité de la situation socio-économique des ménages concernés, la sur-densification et surexploitation des bâtisses et leur statut d'occupation (la plupart des occupants sont des locataires), figurent parmi les principales causes de la prolifération de l'habitat menaçant ruine dans la ville de Fès.
L'approche qui a été adoptée à ce sujet repose sur le relogement des ménages occupant les bâtisses menaçant ruine et irrécupérables, la subvention à hauteur de 50 pc pour l'aide à la réhabilitation, en plus de la prise en charge par l'Etat des frais des études et d'encadrement.
Elle porte également sur la prise en charge par l'Etat de 100 pc du coût de réhabilitation, selon une procédure légale pour les cas récalcitrants ou en cas d'absence d'interlocuteurs et sur l'intervention d'urgence, pour les cas critiques.
Dans le même sens, l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER) a déployé, depuis sa création il y a vingt ans, de grands efforts pour la préservation de l'identité du tissu ancien de la médina de la capitale spirituelle du Royaume.
L'ADER, qui a vu le jour suite à la classification de la médina de Fès comme patrimoine mondial par l'UNESCO, a réussi à mener une action de sauvegarde génératrice d'un progrès qui prend racine dans la grande fierté que procure le patrimoine revalorisé.
Dans le même contexte, le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville estime à 144.000 le nombre de constructions menaçant ruine au niveau national, un chiffre qui a poussé l'Etat à consacrer une enveloppe de 1,35 milliards de DH entre 2003 et 2011 pour apporter les solutions nécessaires à ce phénomène à travers des mesures qui ont bénéficié à 87.000 ménages.
Parmi les principales mesures entreprises par le ministère de tutelle pour pallier à cette problématique qui touche, selon des statiques officielles, 31 médinas et 740.000 ménages, figure la présentation d'une aide financière aux familles affectées et leur relogement notamment en leur donnant la priorité pour bénéficier des programmes d'habitat social.
Vu le danger qui guette plusieurs ménages en raison de l'habitat menaçant ruine, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, avait donné Ses Hautes instructions, en juillet 2012, pour la constitution d'une commission pour le recensement exhaustif des habitations menaçant ruine à Casablanca et dans d'autres médinas du Royaume.
Le Souverain avait donné Ses instructions également pour l'identification des dispositions urgentes et nécessaires pour reloger les occupants de ces habitations appelées à être réhabilitées ou détruites.
Présidée par le Chef de gouvernement et composée de l'ensemble des acteurs concernés, cette commission a décidé de lancer une opération de recensement précis et exhaustif de l'ensemble des habitations menaçant ruine et de lancer un programme d'urgence pour reloger les occupants de ces habitations et de mobiliser les fonds nécessaires à cette opération.
En tout, les différentes actions entreprises ou programmées pour la réhabilitation des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine, aussi bien à Fès et que dans d'autres villes du Royaume, viennent à point nommé pour pallier aux conséquences négatives de ce phénomène notamment sur les tissus anciens des villes qui constituent une part importante de l'identité culturelle du Maroc.
Chabat : témoignage du grand intérêt des Rois du Maroc
pour l'histoire du Royaume
La restauration et la réhabilitation des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine dans l'ancienne médina de Fès, qui ont fait l'objet de deux conventions, signées lundi à Fès sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, témoignent du grand intérêt et de l'importance que les Souverains marocains accordent à l'histoire du Royaume depuis 12 siècles, a affirmé le maire de Fès, Hamid Chabat.
Dans une déclaration à la MAP, M. Chabat a indiqué que "l'ensemble de la population de la ville (Fès) avait besoin de cet appui, aussi bien Royal que de la part du gouvernement et des élus de la capitale spirituelle, en vue de restaurer près de 3.000 habitations menaçant ruine".
La signature de ces deux conventions, a-t-il ajouté, s'inscrit dans le cadre de la préservation du patrimoine marocain, d'autant plus que Fès est considérée comme étant la ville ayant la fondation de l'Etat marocain depuis environ 12 siècles.
Serghini : un événement pour la ville et sa population
La signature de deux conventions relatives à la restauration et à la réhabilitation des monuments historiques et au traitement du bâti menaçant ruine dans l'ancienne médina de Fès, constitue un événement très important pour la ville et sa population, a assuré Fouad Serghini, directeur général de l'Agence de Dédensification et Réhabilitation de Fès (ADER-Fès).
Dans une déclaration à la presse, M. Serghini a expliqué qu'il sera procédé, aux termes de la 1ère convention, au traitement d'environ 1729 bâtisses (1er degré), avec une contribution de l'Etat au profit des habitants concernés, alors que 1937 bâtisses (2è et 3è degrés) bénéficieront d'un suivi du degrés de leur dangerosité.
Une enveloppe de près de 330 millions de dirhams a été mobilisée dans le cadre de cette convention et qui couvre une période de 5 ans à compter de 2013, a-t-il dit.
Il a ajouté que la deuxième convention porte sur la restauration de 27 monuments historiques, qui seront intégrés dans les domaines touristique, artisanal, économique et culturel, pour un investissement de l'ordre de 285,5 millions de dirhams.
Pour ce qui est de l'action de l'ADER-Fès, M. Serghini a fait savoir que l'agence est la partie en charge de la mise en oeuvre des mesures et du suivi des chantiers jusqu'à leur achèvement et livraison aux institutions concernées.


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