Un rapport de l'ONU met en lumière des écarts significatifs dans l'accès à l'éducation, comme conséquences des inégalités économiques au Maroc. A l'école primaire, les enfants issus de familles pauvres sont ainsi moins inscrits que ceux issus des familles riches. Les disparités existent également entre les zones rurales et urbaines. Pour autant, le Maroc a réalisé des progrès notables dans la lutte contre les inégalités entre filles et garçons en la matière. Un rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (CESAO) a mis en garde contre un écart croissant dans l'éducation au Maroc, entre les enfants des familles riches et pauvres, ceux vivant dans les zones rurales et leurs pairs en ville. Intitulé «L'éducation dans la région arabe : Combler les écarts pour qu'aucun enfant ne soit laissé pour compte», le rapport note que le taux de scolarisation primaire au Maroc parmi les enfants de familles pauvres en 2020 est inférieur à celui de leurs pairs de familles riches, se situant à 77% contre 97%. La commission de l'ONU note également un écart dans l'accès à l'éducation primaire au Maroc entre les élèves ruraux et urbains. Ainsi, le taux de scolarisation dans les campagnes atteint 83%, inférieur à celui des villes (96%). Sur la base de ces éléments, le rapport place le Maroc parmi cinq pays arabes avec un écart de plus de 10% dans la scolarisation primaire entre les enfants de familles riches et pauvres. Dans cette catégorie, le Soudan se classe premier, avec un écart de 64%, suivi du Yémen (34%), des Comores (23%), et du Maroc (20%). Le rapport attribue la disparité des taux de scolarisation entre les zones rurales et urbaines à «une couverture limitée, de longues distances à parcourir pour aller à l'école, un manque de transport disponible ou adéquat, des défis économiques, et des normes culturelles qui peuvent privilégier les enfants aidant aux responsabilités familiales ou s'engageant dans le travail». En outre, le Maroc est parmi les pays arabes avec les plus grands écarts dans la scolarisation primaire entre les zones rurales et urbaines (13%), se classant deuxième derrière le Soudan (24%). Réduire l'écart entre les filles et les garçons Malgré les écarts économiques et spaciaux, le rapport reconnaît les efforts du Maroc dans la réduction des écarts entre les sexes dans l'éducation. «L'Inde, le Maroc et le Népal ont fait des progrès significatifs dans la réduction de l'écart entre les sexes dans l'éducation au cours des 30 dernières années, et les pays arabes peuvent bénéficier de leurs expériences», indique le document. Il explique qu'en 1990, l'indice de parité dans la scolarisation primaire (GPI), qui mesure comment les garçons et les filles sont inscrits de manière égale à l'école, a été de 0,68 au Maroc. En 2020, le royaume a atteint des scores GPI de plus de 0,96, indiquant une quasi-égalité dans les inscriptions à l'école primaire. Au Maroc, l'augmentation significative de la scolarisation des filles (environ 28% de 1999 à 2013) est directement liée à un travail à long terme sur la construction d'écoles dans les zones rurales, en plus de la mise en œuvre de réformes pour l'égalité des genres. «Ces réalisations dans la réduction de l'écart entre les genres dans la scolarisation primaire se reflètent dans des scores plus élevés sur l'indice mondial de l'écart entre les sexes, passant de 0,85 en 2006 à 0,94 en 2020 (+0,09), et sur l'indice de développement humain, de 0,529 en 2006 à 0,686 en 2020 (+0,157)», a conclu le rapport.